Une édition du Festival Fantasia ne serait pas complète sans son film purement « japonais ». Le genre d’aventure cinématographique qui témoigne souvent du côté bizarre et déroutant de la culture nippone. Pour ce journaliste, la palme de ce type de divertissement revient cette année à Hentai Kamen 2 – The Abnormal Crisis.
Lancée en 2013, la saga Hentai Kamen reprend l’univers du manga du même nom et met en vedette Kyosuke, un adolescent capable de combattre les forces du Mal, mais uniquement en se couvrant la tête avec des dessous féminins – déjà portés, s’il vous plaît! Une fois ainsi équipé, il se retrouve également vêtu en tout et pour tout de souliers, de bas résille et d’un slip blanc aux côtés remontés sur ses épaules. Et pour terrasser les criminels, il leur colle le visage contre son pénis ainsi couvert de tissu.
Après avoir vaincu son adversaire du premier film, il peine à retrouver une vie normale, et finit par rendre à sa dulcinée le slip tant convoité. Mal lui en prend, car au même moment, un sombre complot vise à aspirer toutes les petites culottes usagées du Japon, voire du monde entier, privant ainsi Hentai Kuman de l’outil indispensable à sa transformation.
Film de superhéros au scénario classique, Hentai Kuman 2 joue largement sur l’absurde et les sous-entendus plus ou moins subtils pour conquérir son public. Bien entendu, l’ambiance d’une salle de cinéma occupée un samedi soir par un public versé dans ce style de films (c’est Fantasia, après tout) était bien différente de celle qui aurait pu prévaloir dans la salle de visionnements de presse, ou chez soi, via un lien de téléchargement. Ça rigole, ça hurle, ça se laisse séduire par l’humour bon enfant… et ça marche. En partie parce que des blagues de pénis, c’est encore drôle, même en approchant les 30 ans, et en partie parce que le réalisateur Yuichi Fukuda a su tirer le meilleur d’une prémisse complètement farfelue. En effet, du moment que l’histoire suit correctement son cours et que les acteurs sont passables, qu’importe si l’idée de base n’a aucun sens?
On retrouve aussi des indémodables du cinéma de genre japonais, avec monstres en carton-pâte ou en caoutchouc, acteurs qui se forcent pour jouer faux, traductions passables et effets spéciaux surfaits. Et on en redemande. Le film aurait cependant gagné à moins traîner en longueur: avec une durée de 2h30, on finit par regarder sa montre. Hentai Kamen 2 est malgré tout un bon divertissement de fin de soirée.