Grande annonce, jeudi matin, alors que l’entreprise ontarienne Cara, qui possède entre autres les restaurants Chalet Suisse, a fait savoir que le groupe St-Hubert, bien connu au Québec pour ses restaurants, passerait dans son giron pour la coquette somme de 537 millions $.
La nouvelle, transmise par voie de communiqué alors que le soleil commençait à peine à se lever, représente la perte d’indépendance d’un nouveau pan important de l’économie québécoise, dans la foulée de la vente de la chaîne de quincailleries Rona à l’américaine Loews, plus tôt cette année.
« Cette alliance garantira à St-Hubert un développement sain et ouvrira d’excellentes perspectives d’avenir pour nos employés. Elle leur procurera également des perspectives de carrière plus intéressantes grâce aux emplois qui seront créés au Québec, puisque nous serons en mesure d’agrandir considérablement nos programmes de fabrication de produits alimentaires et de bonifier nos ventes partout au Canada. Nos clients accéderont à une vaste gamme de produits offerts par un chef de file national », a déclaré le chef de la direction de St-Hubert, Jean-Pierre Léger.
La chaîne St-Hubert, qui a débuté avec l’ouverture d’un seul restaurant installé sur la Plaza Saint-Hubert, à Montréal, compte aujourd’hui 117 restaurants générant un chiffre d’affaires d’environ 403 millions $. De ce groupe, la quasi-totalité des établissements (108) est située en territoire québécois.
St-Hubert compte également deux usines de production alimentaire qui alimentent en partie le réseau de restaurants, mais surtout les grandes chaînes d’épiceries, pour un chiffre d’affaires total de 225 millions $.
« Nous sommes emballés à l’idée de participer au futur de Groupe St-Hubert, une entreprise bâtie avec rigueur et passion par la famille Léger. Nous partageons une vision commune, soit celle de poursuivre la croissance dans le secteur de la restauration, mais aussi de prendre de l’expansion dans le créneau de la distribution alimentaire qui représente, à lui seul, la plus importante part de revenus du groupe. Pour Cara, il s’agit aussi d’une opportunité d’ancrer plus significativement sa présence au Québec. Aujourd’hui, nous souhaitons avant tout propulser l’essor et le rayonnement d’un fleuron québécois avec lequel c’est une grande fierté de s’associer », a pour sa part fait savoir Bill Gregson, président de Cara.
Suite à l’acquisition, Cara dit espérer des « synergies » – des réductions de coûts – de l’ordre de 10 millions $ par année d’ici trois ans. La nouvelle compagnie-mère précise également qu’elle conservera le siège social de St-Hubert à Laval, d’autant plus qu’elle ne possède pas de bureaux au Québec.