Visuellement exceptionnel, The Good Dinosaur repousse de façon sidérante les limites en animation que le septième art a pu offrir jusqu’à présent. Du côté du scénario toutefois, n’en déplaise à la demie-décennie passée sur le projet et toutes les têtes qui s’y sont penchés, Pixar se contente d’offrir quelque chose d’enfantin, comme une récréation après le brillamment intimidant Inside Out, prouvant qu’après avoir remonté la pente, le studio n’est tout de même pas en mesure de souffler son public deux fois dans la même année.
L’idée n’est pas banale: que se passerait-il si l’extinction des dinosaures n’avait pas eu lieu? La réponse est moins fascinante: ils seraient plus humains, avec une ferme, une maison et un jardin. Comment alors insérer les humains dans la chronologie du temps? En inversant les rôles. Les dinosaures sont alors les espèces les plus évoluées, étant sur Terre depuis plus longtemps, et les humains agissent comme des animaux, pour ne pas dire des chiens qui n’attendent qu’à être bien dressés…
Et une fois passé ce choc (qui ne nous quittera jamais vraiment), on y trouvera une histoire d’amitié atypique et du contraste de l’homme et de la bête qui se liera avec un road movie du retour doublé d’un récit aux métaphores grosses comme une montagne sur le fameux: trouve-toi toi-même avant de retrouver ton chemin.
C’est là qu’on découvre que ce récit éducatif sur un protagoniste en bas âge qui ne semble pas cadrer dans sa famille sera surtout présent pour choyer les enfants et les aider à grandir. Et dans cette accumulation de deuil, de rencontres et d’amitiés inattendus, on aura l’impression de voir Ice Age rencontrer Finding Nemo et The Lion King, notamment. La surprise étant évacuée tellement l’histoire ici présente s’avéra prévisible et un peu limitée au final, amenant une conclusion étonnamment simpliste et rapide.
Néanmoins, les personnages secondaires sont colorés et souvent fort inspirés. Si les quelques Frances McDormand, Steve Zahn et autres Anna Paquin passeront un peu inaperçus pour ceux qui ne porteront pas attention, on s’émerveillera devant leurs traits, subtils ou non qui feront preuve d’un sens du détail épatant. Alors que ces petits bijoux de trouvailles auront rarement assez de temps d’écran pour pleinement nous satisfaire, on reviendra vite les deux pieds sur Terre pour refaire face à la mignonne histoire principale qui nous soutira quelques larmes à défaut de nous marquer.
The Good Dinosaur est donc un film à l’image de son titre. Beaucoup trop gentil et sans risques pour véritablement s’imposer, ce qui est dommage étant donné tout le travail de composition technique dont il fait preuve. Peut-être que plusieurs années supplémentaires auraient été nécessaires pour que le produit final soit mieux étoffé, démontrant la différence entre un novice comme Peter Sohn ici présent, et Pete Docter qui n’a pas peur de partager la réalisation et la création, tout comme de multiplier les années de création jusqu’à l’usure pour être certain d’avoir le meilleur de ce qu’il peut offrir.
Enfin, empli de tendresse et d’amour, le plus récent long-métrage de Disney Pixar demeure néanmoins la sortie familiale tout indiquée qui ravira avec enchantement les enfants et laissera un beau sourire en coin pour les parents.
7/10
The Good Dinosaur prend l’affiche ce mercredi 25 novembre