Changement de garde pour le deuxième volet des adaptations cinématographiques de la populaire trilogie Millénium.
C’est le réalisateur Daniel Alfredson qui reprend cette fois le flambeau pour nous concocter ce deuxième épisode intitulé La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette. Un second épisode, c’est le mot, car ce film et plutôt tourné à la manière d’une télésérie de luxe.
L’adaptation du premier volet de Millénium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes, avait surpris tout le monde au printemps dernier. On faisait état à l’époque de la réalisation sobre et soignée par une équipe résoluement suédoise, préservant ainsi le mystère et l’ambiance caractéristique de l’œuvre de Larrson. Millénium 2 reprend avec brio ces ingrédients gagnants, et préserve cette sobriété toute suédoise et bienvenue dans le monde peuplé de mégaproductions qui nous entoure.
Un changement de réalisateur donc, mais qui ne paraît pas le moins du monde. Tout au plus, la maîtrise cinématographique semble s’être amélioré. L’histoire coule plus fluidement, et est dénudée des maladresses qui ponctuaient le film précédent. L’excellente Noomi Rapace reprend le rôle de la mystérieuse et crack informatique Lisbeth Salander alors que Michael Nyqvist donne vie au personnage de Mikael Blomkvist d’une façon plus vraie que nature. Il est parfait dans son rôle de journaliste blasé par la cinquantaine. L’amateur des romans sera également heureux de retrouver le personnage de Nils Bjurman, l’avocat véreux responsables des malheurs de Lisbeth, ou encore Peter Teleborian, ce sadique de psychiatre.
Le rythme semble plus soutenu, mieux orchestré que dans le précédent opus qui rappelait une diapositive linéaire sans grand intérêt. Toutefois, certains éléments de l’intrigue sont malheureusement laissés pour contre. On notera par exemple le développement psychologique des enquêteurs de la police suédoise, complètement oublié. Au trois quart du film, l’intrigue semble s’essouffler, laissant les acteurs quelques peu hagards dans une histoire qu’ils ne semblent plus comprendre eux-mêmes. Mais il n’y a rien à craindre ! Ces aléas de réalisation sont bien cachés sous des cascades et une musique envoûtante qui arrivent toujours à point pour réveiller le spectateur assoupi!
Toute ironie à part, on retiendra de ce Millénium 2 une maîtrise améliorée de l’intrigue, mais où la longueur du roman à adapter est devenue problématique – ces longueurs étant directement transposées à l’écran – et c’est dommage. Ceci étant dit, c’est un film à voir toujours pour ce petit côté charmant de la Suède qui est magnifiquement transposé à l’écran.
3/5