« Je suis une grande passionnée, une grande curieuse. »
Celle qui s’exprime ainsi, c’est Jo-Annie Larue. Diplômée du baccalauréat en communication et journalisme de l’UQAM en 2008, elle gagne aujourd’hui (un peu) sa vie comme journaliste, principalement en écrivant sur la scène artistique émergente dans des publications comme le Nightlife Magazine. Lorsqu’elle trouve un trou dans son horaire, elle discute également culture sur les ondes de CIBL.
Mais cette jeune femme n’est pas seulement une journaliste. Elle est aussi (surtout) une artiste visuelle de la relève, peignant et créant des oeuvres dans son appartement – atelier d’Hochelaga-Maisonneuve. Étrange mariage que celui de reporter et de peintre? Pas tant que ça: « Le journalisme, c’est se nourrir du sujet… l’art, c’est tout recracher à l’autre bout », explique Jo-Annie. Entre les deux, elle arrondit les fins de mois en étant barmaid, et ce même si elle affirme qu’il est possible de gagner sa vie avec la pige. « J’ai besoin de voir du monde! », lance-t-elle.
Côté inspiration, Jo-Annie trouve actuellement son bonheur dans les vieilles publicités des années 50, qu’elle décrit comme « merveilleusement misogynes ». C’est d’ailleurs l’ironie de ces situations aujourd’hui complètement loufoques, qui lui fournit matière à réflexion et à création. Luttant contre ce qui est « tellement gros, propre, de bonne humeur », elle crée, transforme, insère, combine. Avec, comme résultat, des toiles étonnantes, parfois provocantes.
Malgré tout, si Jo-Annie fait tranquillement son nom, elle n’est cependant pas prête à se concentrer uniquement sur l’art dès demain matin. Si son exposition au Boudoir, il y a quelques semaines, lui a donné l’occasion de vendre deux toiles, les temps sont durs pour les artistes émergents. « L’art est une valeur sûre, mais c’est plus difficile de vendre dans le milieu de l’art émergent, confie-t-elle. Mon public est surtout composé de gens de 25 à 35 ans, qui n’ont pas nécessairement toujours les moyens de m’acheter une oeuvre. »
L’avenir s’annonce quand-même radieux pour la jeune femme: elle inaugurera une nouvelle exposition au Divan Orange le 5 février prochain. En fait, « c’est une soirée multidisciplinaire: j’expose des toiles et je peindrai en direct, tandis que les Handclaps joueront sur scène », lance Jo-Annie Larue.
Une soirée qui s’annonce haute en couleurs!