Malgré le désistement de Martin Bisaillon dans la course à la présidence de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), l’autre candidat, François Cardinal de La Presse doit tout de même se mesurer à un adversaire de taille.
Dans une course qui se jouera aujourd’hui, en marge du congrès annuel de la FPJQ qui a lieu cette fois-ci à l’hôtel Delta de Sherbrooke, les rebondissements ont été nombreux. Première occasion de l’histoire de la Fédération où plus d’un candidat se présente, cette élection 2009 met désormais aux prises le chroniqueur environnemental François Cardinal et le journaliste du Devoir Brian Myles.
Ce dernier a pris la place de Martin Bisaillon, journaliste en lock-out du Journal de Montréal (JdeM) et journaliste à RueFrontenac.com. Attrapé dans un corridor de l’hôtel, Brian Myles explique qu’au-delà de M. Bisaillon lui-même, « l’équipe Bisaillon » – formée de lui-même, d’André Noël de La Presse, de Michel Corbeil du Soleil et d’Isabelle Richer de Radio-Canada – avait constaté « un grand enthousiasme pour les idées avancées » au sein du milieu.
Le journaliste du Devoir affirme que s’il était élu président, il travaillerait tout d’abord à redonner à la FPJQ sa neutralité coutumière, « perdue » sous l’administration de l’actuel président, François Bourque. Pour Myles, Bourque est allé « trop loin » en s’immisçant dans le conflit de travail au JdeM. M. Bourque avait alors critiqué la décision d’élus de boycotter les cadres du Journal et de ne pas leur accorder d’entrevues.
Brian Myles veut également oeuvrer pour « conserver la qualité des sources d’information », et avance que la convergence et la concentration de la presse « ne sont pas nécessairement les meilleurs remèdes » à la crise que traversent actuellement les médias.
Rebâtir la FPJQ
Au niveau de la Fédération elle-même, le candidat à la présidence de l’organisme déplore la difficulté que cette dernière éprouve à rejoindre les jeunes journalistes, ainsi que les pigistes. Il ne s’engage pas à « négocier à la place des pigistes », mais désire travailler pour améliorer leur conditions de travail, surtout en ce qui à trait aux tarifs de piges.
Dans un même ordre d’idées, Brian Myles parle également d’un éventuel crédit d’impôt pour les pigistes, afin de mieux « protéger la profession journalistique ». « Pas question de syndiquer la FPJQ ou de se rapprocher d’un syndicat, nuance-t-il, mais plutôt de se battre pour la qualité de l’info. »
Les résultats de l’élection seront connus demain, lors de l’Assemblée générale de la FPJQ.