Le festival de films francophones Cinémania s’ouvrait hier au cinéma Impérial avec la présentation de Fais-moi plaisir!, un long-métrage du réalisateur et acteur français Emmanuel Mouret. Le gratin montréalais s’était d’ailleurs réuni en masse dans cette magnifique salle pour donner le coup d’envoi de la 15e édition du festival. Quelque peu légère, mais étonnamment puissante, cette comédie met bien en train ces dix jours de célébration du cinéma francophone.
Jean-Jacques (Mouret), inventeur de son état et jeune homme quelque peu gauche, décide de mettre en pratique une technique de drague enseignée par un ami, et écrit une lettre enflammée à une inconnue dans un bar. La méthode est diablement efficace; seul problème, Jean-Jacques est déjà en couple. Cependant, sa douce moitié (Frédérique Bel), loin de s’en offusquer, pousse même son copain à se laisser consumer par sa passion pour la belle Élisabeth (Judith Godrèche) et à coucher avec elle.
Ni une, ni deux, Jean-Jacques se retrouve dans le très luxueux appartement d’Élisabeth, qui s’avère rapidement persuadée que Jean-Jacques est là pour rester. Ce dernier semble quelque peu mal à l’aise dans tout cela, surtout lorsqu’il apprend que le père de sa flamme n’est nul autre que le Président de la République. De fil en aiguille, Jean-Jacques s’embourbera dans une série de maladresses qui manquera de causer sa perte.
Si Fais-moi plaisir! est à prime abord une comédie quelque peu légère – les invraisemblables maladresses de Jean-Jacques font penser à un épisode de Mister Bean – le film révèle toute sa force dans ce qui suit la petite soirée organisée par Élisabeth pour sa nouvelle flamme. Notre comparse se retrouve alors coincé avec la bonne, Aneth (Déborah François, délicieuse), et finit par passer de tendres moments avec elle dans son appartement exigu. Mouret, qui semblait alors avoir le charisme cinématographique du type s’étant trompé de plateau, conserve le même jeu, mais ce dernier s’adapte subitement si bien au contexte du moment que tout se met en place, et l’on se retrouve au sein d’un film où un simple échange de regards en dit plus qu’un dialogue de quinze pages.
Le spectateur est transporté, et le jeu de Mouret, combiné à celui de Déborah François crée des étincelles. On en redemande.
Un bon film, donc, qui s’essouffle un peu à la mi-parcours, mais qui revient en force en seconde moitié pour nous faire passer une excellente soirée.
3,5/5
Fais-moi plaisir! est à nouveau à l’affiche ce soir, vendredi 6 novembre, à 21h30 au cinéma Impérial