Contrôle mental, guerres du Vietnam et d’Irak, sans oublier les chèvres; The Man Who Stares at Goats est tout ça, et même plus. C’est aussi un film où George Clooney, Ewan McGregor et Jeff Bridges se donnent la réplique sur fond de flower power. Étrange? Certes. Divertissant? Tout à fait.
Une autre vision de la vie est possible. C’est, du moins, le message que désire transmettre The Man Who Stares at Goats, un film du réalisateur de Leatherheads, Grant Heslov. Pour ce faire, l’homme reprend certaines légendes – urbaines ou vérifiées, on l’ignore – sur les travaux menés par l’armée américaine concernant l’utilisation du paranormal pour vaincre l’ennemi.
Au centre de l’histoire se trouve Bob Wilton, un journaliste d’une petite ville du Michigan (McGregor, fidèle à lui-même) qui cherche l’inspiration après que sa femme l’eût quitté. Ayant fait passé une entrevue à un homme se targuant d’avoir fait partie d’une escouade spéciale de l’armée américaine utilisant les pouvoirs psychiques, McGregor rencontre plus tard un autre ex-membre de ce Premier bataillon de la Terre, Lyn Cassady (Clooney, qui semble avoir pris goût aux rôles déjantés depuis Burn After Reading), après la fin de la seconde Guerre du Golfe.
Rapidement, Wilton entrera dans un monde complètement farfelu, celui d’une unité mise sur pied par Bill Django (Bridges) pour promouvoir la paix par les pouvoirs psychiques. Ce même Bill a disparu, et Cassady part à sa recherche, aidé de Wilton.
The Men Who Stares at Goats est un film dérangeant. Certes, des perles d’humour viennent agrémenter la projection, mais on constate rapidement que le long-métrage colporte deux messages qui s’entrecoupent; tout d’abord, une critique ironique des tentatives malheureuses de l’armée américaine d’utiliser des soit-disant pouvoirs psychiques pour mener une nouvelle forme de guerre, et, ensuite, une dénonciation acerbe teintée de vapeurs hallucinogènes de l’utilisation du conditionnement psychologique sur les prisonniers de guerre.
On y retrouve également une nostalgie d’une époque où tout semblait possible, tandis que la société d’aujourd’hui (représentée ici par l’armée) semble plongée dans un marasme inexpugnable.
Petit point farfelu, en terminant: on ne peut que sourire en entendant Clooney s’adresser à McGregor en mentionnant l’unité des « Chevaliers Jedi », alors que ce même Ewan McGregor a interprété Obi-Wan Kenobi dans la prélogie de la Guerre des Étoiles.
The Men Who Stares at Goats, une comédie de Grant Heslov.
En salles dès le vendredi 6 novembre.
3,5 / 5