La crise climatique qui menace l’humanité est autant un problème environnemental que de droits de la personne, affirme Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. Selon elle, la vulnérabilité de certaines régions du monde face aux catastrophes naturelles qui se multiplient.
De passage devant le Conseil des droits de l’homme, Mme Bachelet a ainsi estimé que « le monde n’a jamais vu une menace contre les droits de l’homme de cette envergure ».
« Les petits États insulaires sont parmi ceux qui subissent les effets les plus catastrophiques du changement climatique, bien qu’ils contribuent très peu à alimenter le problème », a-t-elle déclaré devant les États membres. Selon elle, la réalité est que les États insulaires ne peuvent agir seuls pour résoudre un problème dont les causes ne sont pas généralement de leur fait.
La haut-commissaire affirme également qu’un peu partout dans le monde, les changements climatiques « sapent les droits, le développement et la paix ». De fait, dit-elle, dans une allocution retranscrite sur le site internet de l’ONU, au cours des 60 dernières années, 40% des guerres civiles étaient liées à la dégradation de l’environnement.
Prenant l’exemple du Sahel, en Afrique, où l’augmentation de la température moyenne devrait être 1,5 fois supérieure à celle de l’ensemble de la planète, Mme Bachelet a soutenu que la désertification aggravée par ce phénomène « intensifie la concurrence pour des ressources déjà rares, ce qui entraîne de fréquents affrontements entre éleveurs et agriculteurs et exacerbe les tensions ethniques ».
« Dans ces conditions, la lenteur du développement et la pauvreté croissante exposent les jeunes à l’exploitation par des groupes extrémistes et terroristes. Ce qui alimente ainsi la violence – y compris les attaques contre les écoles, des déplacements massifs et l’instabilité politique », ajoute-t-elle.
La planète très mal préparée
Par ailleurs, un rapport récemment publié par la Global Commission on Adaptation, qui regroupe 18 nations, laisse entrevoir un avenir sombre et incertain pour la civilisation humaine, alors que la planète souffre d’un « grave manque » de préparation pour contrer les effets de la crise climatique en cours.
Ce manque de préparation, précise le rapport, dont fait état The Guardian, entraînera une hausse de la pauvreté, des pénuries d’eau potable et un accroissement des mouvements migratoires, ce qui aura des « conséquences irréfutables sur la vie humaine », mentionnent les auteurs du texte.
Parmi les recommandations les plus pressantes des spécialistes, on réclame de meilleurs systèmes de détection des catastrophes, la mise au point de récoltes pouvant survivre à des sécheresses, ainsi que la restauration des zones humides pour protéger les zones côtières. Les auteurs du rapport, dont l’ancien secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, proposent également de peindre les toits des bâtiments en blanc pour réduire les vagues de chaleur.
« La crise climatique est déjà là, maintenant: de gigantesques feux de forêt ravagent des habitats fragiles, les villes manquent d’eau, les sécheresses détruisent les champs et des raz-de-marée détruisent les demeures et les gagne-pain des citoyens. Jusqu’à maintenant, la réponse a été largement insuffisante », a écrit M. Ban dans le rapport.
Toujours selon le rapport, cité par The Guardian, à moins que des précautions urgentes ne soient prises, 100 millions de personnes supplémentaires pourraient être considérées comme vivant dans la pauvreté d’ici 2030. Par ailleurs, le nombre de personnes manquant d’eau potable pourrait passer de 1,5 milliard à 5 milliards par année. Les coûts des catastrophes naturelles, enfin, pourraient atteindre 1000 milliards par année d’ici 2050.
L’Europe pourrait alimenter la planète en énergie grâce à l’éolien