Finie, cette époque où les outils technologiques semblaient vouer la civilisation occidentale à un avenir radieux; l’heure est plutôt au clash entre les règles sociétales établies et l’utilisation parfois abusive de technologies et autres plateformes, appareils et outils numériques qui sapent les fondements de la démocratie en permettant un affaiblissement des institutions. Selon plusieurs experts interrogés par le Pew Research Center, cette tendance ira d’ailleurs en s’aggravant.
Browsing: fake news
Pour augmenter les chances qu’un internaute partage une fausse nouvelle, ça aide si celle-ci passe plus d’une fois sur son fil Facebook. Mais des chercheurs viennent d’en ajouter une couche: même un internaute qui doute de la validité de cette nouvelle peut juger moins grave de la partager s’il l’a vu passer plus d’une fois.
La semaine dernière, on pouvait trouver, grâce à Google, quelque 200 textes de vérification des faits sur le coronavirus, publiés en 15 langues par divers médias à travers le monde. Mais Google n’arrivait pas à faire ressortir ces vérifications très haut dans les résultats de recherches.
Peut-on mesurer le coût des fausses nouvelles? Selon une étude publiée en novembre, la facture mondiale serait de 78 milliards de dollars par an.
Les relationnistes ont jadis été au coeur des stratégies des cigarettiers qui voulaient faire croire à l’absence d’un lien entre tabac et cancer. Ils ont ensuite été au coeur des stratégies des compagnies pétrolières visant à nier le réchauffement climatique. Voilà qu’on retrouve des firmes fières de se spécialiser… dans la production et la diffusion de fausses nouvelles.
En plus des médias partisans et des blogues à saveur politique, il existe une autre source surprenante de désinformation à propos de sujets controversés: vous-même. Une nouvelle étude a ainsi révélé que les gens recevant des statistiques exactes sur des questions controversées avaient tendance à les modifier pour qu’elles correspondent à leurs croyances et partis pris.
Les amateurs de « faits alternatifs » et de « post-vérité » seront déçus: il semblerait que le travail des vérificateurs de faits ait bel et bien un impact, non pas pour changer radicalement l’opinion d’une personne mais pour l’amener à ajuster ses croyances afin qu’elles deviennent un peu plus « factuellement cohérentes ».
Vérifier la source d’une info avant de la partager; comprendre pourquoi et comment une fausse nouvelle peut devenir virale; se méfier de ses émotions. A priori, ces conseils donnés dans diverses formations en Finlande ressemblent en tous points aux conseils du Détecteur de rumeurs dans ses propres formations. Mais en Finlande, on peut parler d’une priorité sociale.
À l’instar des experts d’autres disciplines, un petit groupe d’archéologues propose à son tour une mobilisation contre la désinformation — parce que, de l’Atlantide jusqu’aux extraterrestres constructeurs de pyramides, il y a bien longtemps que l’archéologie est au cœur d’un faisceau d’affirmations douteuses.
Un Français qui gère à lui seul plus d’une trentaine de sites de désinformation. Un Américain qui en gère une cinquantaine. Et dans les deux cas, beaucoup d’informations absurdes en santé.