Une piste de solution suggérée par les auteurs aux compagnies qui gèrent les réseaux sociaux: implanter des avertissements lorsqu’une personne s’apprête à partager un contenu sur lequel elle n’a pas cliqué. Ce serait une façon de « diminuer les liens partageant de la désinformation ».
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En entrevue, le correspondant de Radio-Canada évoque son travail, mais aussi ses craintes face au retour d’une droite de plus en plus extrême, et les défis majeurs que cela représente pour les travailleurs de l’information.
« Les gens disent « pas moi! », mais il appert qu’à l’instar de plusieurs autres travaux de recherche en psychologie, il s’agit en fait d’un problème largement répandu à travers l’ensemble des partis politiques, ainsi qu’à travers une bonne partie du spectre en matière d’éducation. Le problème, ce n’est pas seulement la désinformation, mais les filtres de notre propre esprit. En fait, l’enjeu est peut-être même surtout de ce côté. »
Le Règlement sur les services numériques (Digital Services Act), entré en vigueur en novembre 2022, oblige les plateformes à fournir un accès aux chercheurs pour certains projets. L’impact que cela aura est observé attentivement par des chercheurs des autres régions du monde, qui ne manquent pas d’idées pour tenter de mesurer les impacts de la désinformation et les retombées des pistes des solution esquissées ici et là.
« Aujourd’hui, le risque le plus important est l’élément humain – la désinformation, la propagande, la manipulation via les médias, les efforts ciblés pour faire en sorte que des populations précises votent ou ne votent pas, ainsi que les tentatives d’autres pays pour provoquer le chaos ou interférer dans nos élections. »
Ce n’est évidemment pas la seule étude qui, ces dernières années, a montré que la plupart des gens ont souvent du mal à distinguer le fait de l’opinion. Mais elle rappelle que souvent, le fond du problème n’est pas seulement que les gens sont en désaccord sur des faits, mais qu’ils sont même en désaccord sur ce qui constitue un fait.
Le travail dans l’ombre de ces désinformateurs ne réside pas seulement dans l’envoi de courriels multiples: les photos de graffitis qu’ils demandent de vérifier, les captures d’écran qui comportent souvent un logo d’un grand média ou les vidéos, sont presque toujours des fabrications.
Le taux de participants sceptiques du travail des journalistes est passé de 10%, lorsque des informations ont été certifiées comme étant véridiques, à 22%, lorsqu’il s’agissait plutôt d’un démenti ou d’une correction.
« Les fausses nouvelles améliorent l’engagement, ce qui aide le bilan financier de l’entreprise. Mais le fait de s’attaquer à ce problème est bon pour la démocratie et la gouvernance démocratique. »
Pour l’instant, il est encore possible de détecter certaines des erreurs les plus grossières commises par des IA lorsqu’elles produisent des images : comme des mains à six doigts, des visages flous à l’arrière-plan ou des textes incompréhensibles.