Les cinq chercheurs reconnaissent toutefois une grosse limite à leur expérience: dans le contexte de la lutte à la désinformation, si on choisissait de donner de l’argent, qui paierait?
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Les faussetés prennent souvent la forme de graphiques dont on prétend qu’ils « démontrent » l’inexistence du réchauffement. La plupart du temps, la source n’est pas citée, ou bien il s’agit d’un graphique montrant des dates très soigneusement choisies (en anglais, on parle alors de cherry picking : ne retenir que les données qui nous arrangent).
C’est du côté des gens s’informant sur les médias sociaux que les résultats sont les moins bons: 53 % des participants passant par Snapchat pour connaître les plus récentes nouvelles ont obtenu un mauvais score. Truth Social, la plateforme liée à Donald Trump, est aussi synonyme de mauvais résultats lorsque vient le temps de départager le bon grain de l’ivraie journalistique.
« Ces travaux sont particulièrement importants, à un moment où bien des gens cherchent une solution à la polarisation toxique; les gens seront davantage portés à soutenir la démocratie lorsqu’ils ont moins peur de l’autre camp. »
Les mensonges, a rappelé une spécialiste, « se répandent six fois plus vite que les faits — des mensonges qui sont entrelacés avec de la colère et de la haine, nourrissant le pire de l’humanité. »
En théorie, en comprenant mieux cet effet de groupe, on pourrait imaginer des stratégies d’éducation à l’information qui cibleraient les usagers de façon à atténuer leur crainte d’un « coût social » à payer s’ils ne partagent pas une fausse nouvelle.
L’objectif de la parodie n’est pas de faire réfléchir les gens qui sont déjà fermement convaincus qu’une élite pédosataniste gouverne le monde, mais plutôt de rejoindre ceux qui sont « dans un entre-deux ».
C’est un phénomène qui avait en partie précédé l’arrivée de Musk : le mois dernier, une recherche française identifiait des comptes francophones sur Twitter qui, en plus de nier les changements climatiques en 2022, s’étaient opposés aux vaccins en 2021, puis s’étaient mis à défendre Poutine après l’invasion de l’Ukraine.
L’analyse, parue en janvier dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, rejoint les études qui, ces dernières années, ont noté l’importance primordiale de ce que le jargon des médias sociaux appelle « l’engagement ».
L’étude, publiée dans The Journal of Travel Research, souligne l’existence d’une relation complexe entre le tourisme de guerre, le volontariat et le voyeurisme, sous la forme d’un « tourisme de guerre hybride ».