Laisser la chance à la diplomatie, encore et toujours: si les tensions entre les États-Unis et l’Iran sur la question du nucléaire attirent moins l’attention depuis l’éclatement de la pandémie, le risque d’une conflagration au Moyen-Orient est toujours présent, affirment les Nations unies, qui plaident une fois de plus pour le respect de l’accord déjà en place, y compris de la part de Washington et de Téhéran.
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Alors que les rumeurs de guerre entre les États-Unis et l’Iran se sont légèrement tues, presque deux semaines après l’assassinat, par Washington, du général iranien Qassem Soleimani lors d’une frappe à Bagdad, et que doit s’entamer le procès de destitution du président Donald Trump au Sénat, les Américains demeurent majoritairement opposé à la façon d’agir de la Maison-Blanche au Moyen-Orient, indique une enquête du Pew Research Center.
L’appel au calme lancé par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans la foulée de l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani, n’aura pas été entendu: le gouvernement iranien a annoncé dimanche qu’il ne se sentait plus lié par les dispositions de l’accord sur le nucléaire concernant le nombre maximal de centrifugeuses pouvant être utilisées dans le cadre de ses activités d’enrichissement d’uranium.
La nouvelle donne créée par la décision de Donald Trump de retirer son pays de l’accord sur le nucléaire iranien souligne le besoin pour l’Europe de renforcer son autonomie stratégique vis-à-vis des États-Unis, a déclaré jeudi Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères.
L’Iran a dressé des plans pour faire face à une éventuelle décision de Donald Trump de dénoncer l’accord sur le programme nucléaire iranien, et si Washington franchit ce pas, les Américains auront des « remords historiques », a déclaré dimanche le président iranien, Hassan Rohani.
Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré mardi que les informations fournies par Israël sur l’ancien programme d’armement nucléaire de l’Iran pourraient servir de base pour un suivi à long terme des activités nucléaires de Téhéran.
Au deuxième jour de sa visite d’État à Washington, Emmanuel Macron a fait état mardi d’une « avancée » sur l’Iran avec Donald Trump, évoquant la perspective d’un « nouvel accord plus large » permettant de répondre aux préoccupations américaines mais dont les contours et l’impact sur l’échéance du 12 mai restent flous.
Donald Trump a prévu de s’exprimer vendredi en milieu de journée, probablement pour annoncer qu’il refuse de certifier l’accord conclu en juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien qu’il a qualifié à plusieurs reprises de « pire qui soit ». Le président américain a prévu de faire son allocution à 12h45 à la Maison-Blanche.
Les pressions exercées sur Donald Trump afin qu’il change d’attitude vis à vis de l’accord sur le programme nucléaire iranien n’ont pour l’heure donné aucun résultat, si bien que le président américain d’apprête à « décertifier » cet accord, au risque d’isoler les États-Unis.
L’accord conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien n’est pas suffisant compte tenu de l’évolution de la situation dans la région et de l’activité accrue de l’Iran sur le plan balistique, a estimé mercredi soir Emmanuel Macron.