La Russie a beau avoir relativement épargné les réseaux de distribution d’énergie et d’électricité de l’Ukraine, dans le cadre de sa campagne de bombardement contre Kiev, les dégâts contre ces infrastructures provoqués par les bombes, les missiles et les obus dépassent les 10 milliards de dollars, selon une récente évaluation du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale.
Dans une note d’information publiée par l’ONU, il est ainsi indiqué que plus de 12 millions de personnes ont, à un moment ou à un autre, souvent dans un contexte hivernal ou de températures froides, été plongées dans le noir, ou ont vu leur alimentation en électricité être sévèrement limitée. Les systèmes d’aqueduc ont aussi été frappés par ces attaques, alors que les forces russes ont visé des usines d’épuration, ou encore ciblé les réseaux électriques qui alimentent ces dernières.
« Pour l’instant, la priorité est de maintenir les lumières allumées et le chauffage. Il s’agit d’une tâche colossale, car notre nouvelle évaluation montre que les réparations d’urgence coûteront au moins 1,2 milliard, l’objectif principal étant de garantir l’approvisionnement en électricité des infrastructures essentielles dans les grandes villes et dans les zones touchées par la guerre qui ont subi des dommages irréparables », a expliqué Jaco Cilliers, représentant du PNUD en Ukraine.
C’est du côté du réseau électrique que l’on a constaté la majeure partie des dégâts, qui sont évalués à près de 6,5 milliards. Les différentes centrales nucléaires du pays, qui fournissent une bonne partie de l’énergie, auront elles besoin de réparations avoisinant les 700 millions.
Dans la foulée de ces attaques, les responsables ukrainiens et les dirigeants des agences internationales en sont à évaluer plus précisément « les pertes et les besoins pour mieux reconstruire, y compris la transition vers des technologies vertes ».
« Nous ne pouvons pas non plus attendre la fin de la guerre pour commencer à jeter les bases d’un redressement à plus long terme. Cette évaluation énergétique fournit des données essentielles qui peuvent aider l’Ukraine dans sa transition vers une infrastructure énergétique plus verte, plus durable et plus résistante », mentionne encore M. Cilliers.
Ainsi, on souhaite « trouver un équilibre entre le besoin immédiat de fournir rapidement des services et l’importance de mieux reconstruire ».
« Une planification minutieuse sera nécessaire pour garantir des investissements réfléchis et simplifier les processus afin d’attirer des financements provenant de diverses sources publiques et privées », conclut pour sa part Gevorg Sargsyan, directeur des opérations de la Banque mondiale pour l’Europe de l’Est.