Les films de guerre mettant en vedette des soldats, des marins ou, dans le cas qui nous préoccupe, des aviateurs qui se sont couverts de bravoure ou qui ont dû surmonter de nombreux obstacles ne manquent pas. Ajoutez une dose de lutte contre le racisme et la discrimination, et vous obtenez Devotion, un film satisfaisant, certes, mais qui se perdra rapidement dans la masse.
N’est pas Top Gun qui veut, après tout, et le réalisateur JD Dillard, qui signe ici son troisième long-métrage, a certainement dû s’en rendre compte. Non pas qu’il souhaitait nécessairement faire de cette histoire un film d’action à la sauce 80’s – il s’agit d’un drame basé sur un fait vécu survenu durant la Guerre de Corée, après tout –, mais la barre était forcément haute.
Tout juste avant l’éclatement de ce conflit en Asie, donc, le film raconte l’histoire de Jesse Brown (Jonathan Majors), pilote dans l’aviation navale américaine, qui, malgré ses accomplissements, doit continuer de subir la discrimination et le racisme sur une base quotidienne. Mis en équipe, en quelque sorte, avec un nouveau lieutenant (Glen Powell), il continuera de s’astreindre à surmonter les obstacles se trouvant devant lui; même lorsque le monde s’embrase et que l’on craint une Troisième Guerre mondiale, il semblerait que le racisme ne cède pas sa place.
Tout cela est bien beau, mais autant il est possible d’admirer la détermination de M. Brown, autant Devotion se traîne les pieds au cours de sa première moitié. D’autant plus que nous ne sommes pas devant une grande épopée contre l’injustice, mais devant du racisme ordinaire. La chose n’est pas meilleure, certes, mais est malheureusement moins intéressante à l’écran.
Les choses changent heureusement lorsque la guerre éclate et que notre aviateur (et son escadrille) sont déployés sur le front; les quelques séquences de combat aérien sont franchement intéressantes et bien faites, y compris la bataille contre un Mig, alors que nos pilotes sont encore aux commandes d’avions à hélice.
Le film a d’ailleurs droit à de bons effets spéciaux, notamment ce point de vue supposément fixe, sur l’aile d’un avion, lorsque l’un des personnages écrase volontaire son chasseur pour aller secourir notre héros.
Ultimement, cependant, Devotion ne s’engage pas assez du côté du drame, pas plus qu’il ne plonge assez du côté du film de guerre; il en résulte un long-métrage correct, mais sans plus, ce qui explique sans doute son résultat plus que décevant au box-office.
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