Le cinéaste Émile Roy aborde la question préoccupante de l’anxiété dans son dernier moyen métrage. Mêlant la fiction et le documentaire, L’Anxiété au 21e siècle est le fruit d’un projet à l’image de son réalisateur.
Tout au long de ses 50 minutes, le film plonge son public dans les souliers de Léonie (Léa St-Pierre), dont le quotidien est empreint d’angoisses. L’histoire de la jeune femme est entrecoupée par l’apparition de divers personnages qui apportent de l’information concrète et factuelle au sujet de l’anxiété. Ces interlocuteurs passagers répondent aux questions et interrogations à saveur journalistique d’Émile Roy, qui se met lui-même en scène. Accompagné d’une touche humoristique, le docufiction vise à informer et à sensibiliser son auditoire.
Un sujet qui préoccupe
C’est l’ampleur alarmante de l’anxiété dans la société actuelle qui a incité Émile Roy à se pencher sur le sujet. Une statistique révélant que 58% des jeunes affirment vivre avec de l’anxiété a poussé le réalisateur à transformer ses interrogations en projet cinématographique. « Ce film, c’est le résumé de ma dernière année. Il représente toutes mes réflexions, mes émotions, c’est énormément moi », en conclut-il.
Le jeune homme a également laissé libre cours à ses préférences en adoptant un format narratif peu commun. « J’aime la fiction et j’aime le documentaire. Je me suis dit que je pourrais mélanger les deux », raconte-t-il.
Le cinéaste souligne toutefois que le film ne s’est pas mené à terme sans de constantes remises en question. « L’ensemble du projet était ambitieux! Il y avait plusieurs scènes tournées dans le mouvement. Le scénario impliquait aussi de nombreux figurants et lieux de tournage », explique-t-il.
Un travail d’équipe
Doté d’un entourage riche de talents, Émile Roy s’est facilement trouvé une bonne équipe pour œuvrer à l’avant et à l’arrière-scene de son film. Le projet a tout de même donné lieu à de nouvelles rencontres. C’est notamment par le moyen d’un appel à tous sur les réseaux sociaux que le réalisateur a découvert Léa St-Pierre, la « perle rare » qui a tenu le premier rôle dans L’Anxiété au 21ème siècle.
L’acteur Mamoudou Camara, de son côté, souligne l’habileté avec laquelle Émile Roy a dirigé son équipe. « Il sait ce qu’il veut, mais il donne de la liberté à ses comédiens dans la manière d’interpréter leur rôle», relève l’acteur qui en était à sa première collaboration avec le jeune homme de 23 ans.
Philippe Desforges, directeur du making of et assistant de production, abonde en ce sens: « Ce qui est impressionnant avec Émile, c’est de voir la confiance que les gens ont envers lui. Il inspire vraiment le respect et c’était beau à voir! » Le passionné du cinéma s’est également entouré de spécialistes afin de rendre adéquatement le sujet sensible qu’il aborde dans son film. « Ça m’a rassuré qu’il prenne le temps de se renseigner correctement », souligne M. Deforges qui souffre lui-même d’anxiété.
Premier regard du public
C’est lors de son lancement, le 21 avril au Rialto à Montréal, que L’Anxiété au 21e siècle a eu son premier rendez-vous avec le public. « Je suis allé pour m’informer sur l’anxiété et j’ai été agréablement surpris ! Le sujet n’était pas abordé de manière trop lourde », souligne Alexis Rioux, l’un des 800 spectateurs présents à l’événement. À son avis, le côté humoristique rend le film plus léger, ce qui lui permet aisément d’atteindre le public.
Lévy Martel, qui était également sur les lieux, est d’un avis similaire. Il soutient notamment que la forme de docufiction privilégiée par le cinéaste a permis au moyen métrage de se différencier des autres films de sensibilisation. Émile Roy, touché par les nombreux retours positifs, a exprimé sa gratitude. « C’est assez surréel et encore difficile à absorber!»
L’Anxiété au 21e siècle sera disponible sous peu, gratuitement via les plateformes sociales numériques.
Le vent dans les voiles
À la suite de cette réalisation d’envergure, l’ambition et la passion de créer n’ont pas quitté Émile Roy. Le jeune artiste révèle que la concrétisation de ce dernier projet lui a permis d’expérimenter un type de concept qu’il souhaite explorer davantage. Il envisage de renouveler l’expérience avec une série de quelques épisodes qui traiteraient chacun d’un sujet différent. « Je pense que j’ai encore tout à réaliser devant moi. Chaque projet me mène à de nouvelles idées », avance celui qui, le vent dans les voiles, ne manque pas de motivation.