Crise financière, Panama Papers et scandale de pédophilie : la droite islandaise se trouve plus divisée que jamais à l’approche des élections du 28 octobre, rapporte Reykjavik Grapevine.
À la suite de la crise financière de 2008, la gouvernance de la coalition formée par le Parti social-démocrate et le Parti gauche-vert de 2009 à 2013 a été une exception dans l’histoire de l’Islande. Traditionnellement, les conservateurs du Parti de l’indépendance et le Parti progressiste gouvernent le pays. Ce duo est revenu au pouvoir après cette période.
Si l’humiliation du scandale des Panama Papers, ainsi que la baisse de popularité du Parti progressiste, ont amené l’ex-premier ministre Sigmundur Davíð Gunnlaugsson à démissionner pendant la soirée électorale du 29 octobre 2016, c’est maintenant le Parti de l’indépendance qui baigne dans l’eau chaude.
À la suite du scandale de pédophilie entachant la réputation du premier ministre, Bjarni Benediktsson, le retrait du Parti avenir radieux de la coalition tripartite au pouvoir a mené au déclenchement de nouvelles élections. De plus, l’implication du premier ministre dans la crise financière de 2008 refait surface, rapporte Reykjavik Grapevine le 6 octobre.
Quelques heures avant le krach, le politicien aurait vendu tous ses actifs du fond bancaire Glitnir appelé «Sjóður 9 » recevant des versements de 30 millions ISK, de 21 millions ISK et de 160 millions ISK à trois dates différentes. Bjarni Benediktsson a nié les accusations et affirmé qu’il a rompu ses liens avec le monde de la finance afin de se concentrer sur sa fonction de premier ministre.
L’illégalité de ces transactions n’a pu être prouvée.
Monolithe fragmenté
À l’instar de l’apparition de partis de gauche dont le fameux Parti pirate, quatre nouveaux partis de droite ont vu le jour depuis le scandale des Panama Papers. Dans la foulée du populisme, le Front national islandais croit que les conservateurs de l’establishment ne sont pas suffisamment hostiles aux étrangers.
Alors que le Parti réformiste qui a remporté sept sièges aux dernières élections a été formé par d’anciens membres du parti de l’indépendance. Le Parti du peuple défend une position de suspicion envers les demandeurs d’asile. Puis, le Parti de la liberté cherche à mettre sur pied une force de l’ordre et à augmenter la sécurité aux frontières.
À cela, le nouveau parti de l’ex-premier ministre, Sigmundur Davíð Gunnlaugsson vient s’ajouter à la course sous l’emblème d’un cheval blanc sur fond d’aurores boréales. Le politicien a expliqué la symbolique du Parti du centre de la façon suivante: « Le cheval islandais a cohabité avec les Islandais depuis le commencement. Il est folklorique et l’un des symboles du pays, créant un lien fort entre les Islandais et les gens à travers le monde. Il a unifié le pays et la ville, le travail et le loisir. Le cheval islandais est intelligent et résilient. Il peut affronter les tempêtes et les temps difficiles. Il s’adapte facilement et trouve toujours son chemin pour retourner à la maison. Il guide toujours les gens jusqu’à la fin de l’aventure, même si la route est longue et semée d’obstacles. Le cheval islandais est amical, mais peut se dresser sur ses pattes arrière au moment de montrer son pouvoir et sa bravoure. »
En marge de la fragmentation de la droite, le Parti pirate met de l’avant les revendications d’une grande partie de l’électorat: la nouvelle Constitution et le référendum sur l’adhésion de l’Islande à l’Union européenne.