Une machine à sous, un écot à verser à une puissance sinistre, sous peine de mort et d’éternel recommencement, et quelques stratégies pour espérer pouvoir vous en tirer: bienvenue dans CloverPit.
Développé par Panik Arcade et publié par Future Friends Games, CloverPit, un roguelite basé sur un jeu de hasard, affiche immédiatement ses couleurs: nous sommes dans une déclinaison de Balatro, ce fantastique titre où l’on peut modifier les règles et les cartes du jeu de poker, dans l’espoir de marquer un nombre record de points, histoire de débloquer des fonctionnalités supplémentaires, qui nous aideront à leur tour à augmenter notre score…
Par contre, comme il est impossible de réutiliser le poker, c’est plutôt vers la machine à sous que les développeurs se sont tournés. Après un certain nombre de manches, il faudra ainsi atteindre un score spécifique, ici représenté par des pièces de monnaie, sans quoi la trappe située sous nos pieds va s’ouvrir et nous irons nous écraser au fond d’un trou lugubre.
Pour nous aider, heureusement, il sera possible d’acheter des porte-bonheurs qui auront un effet sur notre chance, sur la valeur des points récoltés, etc. Nous aurons aussi droit, une fois par ronde, à une aide supplémentaire venant d’un mystérieux correspondant téléphonique.
Mais comme le jeu l’indique, ce sont les synergies entre porte-bonheurs qui seront la clé pour espérer survivre pendant plus d’une manche. À nous, donc, de chercher à maximiser le « rendement » de ce chat qui bouge la patte, de ce doigt maléfique, de ce 7 chanceux, et de tous ces autres accessoires que l’on pourra se procurer en échange de tickets durement gagnés.
Sur papier, l’idée a du bon: on prend un jeu de hasard déjà connu, on y ajoute un côté aléatoire, une bonne dose de surnaturel, comme ces chiffres 666 qui finiront par apparaître à l’écran de la machine à sous, et on devrait pouvoir obtenir quelque chose d’efficace. Non?
En fait, pas vraiment: ce qui faisait le succès de Balatro, c’était l’élément de hasard, oui, mais aussi le fait que ledit hasard était modifiable. Pas seulement en augmentant certaines probabilités, mais carrément en changeant le paquet de cartes avec lequel on jouait. On ne veut que des piques? Pas de problème. On cherche à n’avoir que des deux? Ce sera plus compliqué, mais c’est envisageable.
Ici, le hasard occupe trop de place: chaque déclenchement de la machine à sous donnera un résultat plus aléatoire que déterminé. Oui, encore une fois, les porte-bonheurs peuvent augmenter nos chances de l’emporter, mais tout reste une question de chance, de probabilités, pas de certitudes. Si, dans Balatro, jouer tous les rois signifie qu’il n’y a aucun autre roi dans le jeu jusqu’à la fin de la partie (sauf indication contraire), dans CloverPit, avoir 10% plus de chance grâce à un doigt magique ne veut rien dire de concret.
Et comme il ne semble pas être possible de modifier les probabilités de base, ni même de connaître ces dernières, il est absolument envisageable d’être très chanceux, pendant une ronde, puis de s’effondrer lamentablement à la suivante, toujours avec les mêmes paramètres.
Peut-être que les gens accros à ce « niveau » de hasard seront bien servis, avec CloverPit. Mais pour ceux et celles qui souhaitent un minimum de rationalité, un tout petit peu de concret dans ce monde chaotique, il existe de meilleurs jeux.
CloverPit
Développeur: Panik Arcade
Éditeur: Future Friends Games
Plateforme: Windows (testé sur Steam)
Jeu disponible en français (interface et sous-titres)