Parmi les films qui marquent l’imaginaire – sous plus d’une forme, d’ailleurs –, Fantasia, grand classique de Disney remontant à 1940, et sa suite, Fantasia 2000, pour sa part sorti en 1999, occupent une place bien étrange au panthéon du septième art, mais aussi de la musique. Et c’est cette existence particulière, à mi-chemin du film et du concert, qu’a célébré l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), jeudi soir.
La formule ciné-concert n’a évidemment rien de nouveau, à la Maison symphonique ou dans la salle Wilrid-Pelletier, à quelques pas de là, mais cette fois, pas de requin géant, d’épouvantail épris de Noël, ou encore de rebelles combattant l’Empire galactique.
Cette fois, il est plutôt question de films d’un autre temps, si l’on peut dire, sans véritables personnages principaux, ni même de dialogues. Oh, on a bien l’apparition de Mickey, avec la fameuse séquence des balais enchantés, ou encore de Donald Duck, dans Fantasia 2000, mais le propre de ces films est de mettre la musique classique de l’avant.
Il n’est jamais trop tôt (ou trop tard) pour s’intéresser au classique, injustement dépeint comme quelque chose de snob, ou d’inaccessible. Voilà pourtant bien longtemps que l’on s’affaire à casser cette image, histoire de démontrer que cette forme de musique est tout aussi passionnante et grand public que le rock, le rap, ou encore la pop.
Et pour faciliter cette familiarisation, cette « introduction » au classique, en quelque sorte, les deux films Fantasia n’y vont pas de main morte: du Beethoven, du Tchaïkovski, du Stravinsky… Même Debussy effectuera un passage, dans le cadre d’une scène qui avait d’abord été coupée, pour le film de 1940.
Puisque les animateurs de chez Disney ont utilisé leur savoir-faire pour s’assurer de coordonner la bande son et les images projetées à l’écran, nul besoin de dialogues: c’est la musique elle-même qui s’occupe de raconter conjointement l’histoire de chaque scène. Il faut d’ailleurs l’avouer: le résultat est toujours aussi bluffant. On passe du rire à l’émotion, on dépoussière son coeur d’enfant si l’on en est maintenant à l’âge des cheveux gris et des rides…
Le fait de voir autant de jeunes venir assister à un concert de musique classique, mais aussi à un film comme il ne s’en fait plus chez Disney, loin des Marvel, des personnages hyperactifs et autres animaux créés par ordinateur, faisait franchement plaisir. Ajoutez à cela le savoir-faire des musiciens de l’OSM, et vous obtenez une soirée particulièrement agréable… Un rappel qu’il y a encore de belles choses, en ce monde.