Une autre année, une autre fournée de téléphones juste assez différents? Oui… mais pas seulement. Car dans un océan surchargé d’appareils qui se fondent un peu dans la masse, l’entreprise chinoise OnePlus réussit à se démarquer avec le OnePlus 13, la plus récente déclinaison de sa gamme de luxe.
De luxe, oui; avec un appareil qui se détaille à un minimum de 1250 $, il n’est pas question de sa version un peu moins extravagante, le OnePlus 13R, mais plutôt d’un téléphone dont le prix ressemble largement à celui du Pixel 9 Pro, par exemple, du concurrent Google.
Entre les deux téléphones, d’ailleurs, on assiste en quelque sorte à un échange de coups, chaque appareil disposant de certains avantages par rapport à l’autre. Le Pixel 9 Pro offre un écran sensiblement plus lumineux? Celui du OnePlus 13 dispose d’une diagonale plus longue d’environ un demi-pouce (6,3 pouces, ou 161 mm, pour le Pixel 9 Pro, contre 6,82 pouces, ou 173 mm, pour le OnePlus 13).
Du côté de l’autonomie de la pile, c’est aussi OnePlus qui a l’avantage, mais c’est Google qui l’emporte en matière de stockage maximum, avec une possibilité d’un téraoctet, contre « seulement » 512 gigaoctets pour la compagnie chinoise.
La liste des avantages et inconvénients de chacun de ces téléphones pourrait durer longtemps, et l’on serait en droit de se demander si nous ne sommes pas devant un cas de blanc bonnet, bonnet blanc. Surtout que le prix est presque identique, soit l’équivalent d’un paiement d’hypothèque pour ce journaliste.
Là où OnePlus semble remporter la manche, toutefois, c’est du côté de l’appareil photo. À l’instar du OnePlus 12, le 13 a été fabriqué en collaboration avec Hasselblad, le fabricant de lentilles et de caméras. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ladite collaboration a porté fruit: si les photos sur le Pixel 9 Pro étaient de très bonne qualité, celles prises à l’aide du OnePlus 13 sont fantastiques, rien de moins.
Enfin, les photos prises à l’aide des caméras situées à l’arrière de l’appareil sont fantastiques; si l’on parle plutôt d’égoportraits, alors le Pixel 9 Pro a une petite longueur d’avance. Et cette avance se confirme si l’on doit tourner de la vidéo avec cette même caméra frontale. Personne n’est parfait, il faut croire.
Et cette légèrement imperfection du OnePlus 13 se confirme avec l’utilisation d’OxygenOS, un système d’exploitation mobile basé sur Android 15. Non pas qu’il manque des fonctionnalités associées au logiciel appartenant à Google, et non pas que les programmes ajoutés « par défaut » au téléphone de OnePlus soient véritablement embêtants, ou envahissants, mais comme cela est souvent le cas pour ces « cadres » que l’on ajoute à Android, certaines choses sont tout juste assez différentes pour provoquer une certaine frustration.
Devoir se retrouver dans les différents menus n’est pas un crime en soi, et l’on dispose généralement d’assez de temps, lorsque l’on fouille dans les options, pour trouver ses repères. Mais des changements apportés au fonctionnement de base, s’ils peuvent paraître sans importance, au premier regard, ne poussent pas moins à s’interroger sur l’objectif des ingénieurs de chez OnePlus.
À preuve, l’idée que le fait d’appuyer longtemps sur le bouton d’alimentation, lorsque le téléphone est en fonction, ne mène plus à un menu simple permettant de passer un appel d’urgence, de redémarrer ou d’éteindre notre téléphone, comme cela est le cas sur le Pixel 9 Pro, mais déclenche plutôt l’assistant personnel Gemini, l’IA mise de l’avant par Google.
Pour éteindre son téléphone, il faut en fait appuyer sur le bouton d’alimentation, certes, mais aussi sur l’un des deux boutons qui contrôlent le volume.
Le haut, le bas? Impossible de s’en rappeler… L’une des deux combinaisons mènera effectivement à un menu où il faudra glisser un curseur pour éteindre ou redémarrer; l’autre prendra une capture d’écran.
Quelle est la logique, derrière tout ça? Pourquoi nous force-t-on à utiliser deux mains pour éteindre notre téléphone, alors qu’une seule suffit sur le Pixel? Il est fort probablement possible de reconfigurer le tout, mais on se dit constamment qu’un ingénieur logiciel a tenté de justifier son salaire en compliquant les choses.
Un bien étrange chargeur
En plus d’exemplaires des téléphones OnePlus 13 et OnePlus 13R, ce journaliste a également reçu, dans le même envoi, un exemplaire du nouveau chargeur sans fil de l’entreprise, le OnePlus AIRVOOC. D’une capacité de recharge de 50W, ce chargeur magnétique a des allures de produit sorti tout droit de l’ère spatiale, dans les années 1950 et 1960.
Fort joliment conçu, le chargeur se « colle » à l’endos du téléphone. Ou, en fait, se colle à l’endos du téléphone, tant et aussi longtemps que ledit téléphone est inséré dans un étui spécial comprenant un anneau métallique à l’endos. Pour le modèle 13, une mince feuille de plastique, traversée par de fines lignes métalliques, est aussi incluse, afin, nous dit-on, d’améliorer la conductivité de l’ensemble, et donc la vitesse de recharge.
Si l’on apprécie le côté rétrofuturiste de la chose, force est d’admettre que l’on s’interroge sur son utilité. Non seulement la vitesse de recharge ne semble pas spécialement fantastique, mais pour se servir de l’engin, il faut placer le téléphone à plat, l’écran contre une surface, ce qui empêche de voir les notifications, le cas échéant.
Le chargeur, pour éviter la surcharge, est aussi équipé d’un ventilateur interne. Celui-ci ne fait pas tant de bruit, mais en produit tout de même.
Enfin, si l’on doit payer 110$ pour le chargeur, en plus d’un montant spécifique pour l’étui de téléphone qui l’accompagne, alors que ledit chargeur est forcément alimenté par câble USB-C, et que l’on pourrait donc simplement brancher le fil USB dans notre téléphone et ainsi s’éviter une étape supplémentaire, veut-on vraiment se compliquer la vie?
Malgré un accessoire un peu superflu ou non, le OnePlus 13 demeure un excellent téléphone. Rapide, polyvalent, avec d’excellentes lentilles pour ses appareils photo… On ne saurait trop le recommander, malgré les quelques petites sources d’agacement qui tiennent peut-être davantage de l’habitude que des véritables obstacles technologiques. L’appareil est la preuve que l’entreprise sait comment se démarquer dans un marché particulièrement saturé.