En 1995, un thriller policier inventif et complètement amoral a mis le nom de David Fincher, son réalisateur, sur la map, et pour souligner le trentième anniversaire du film culte, Se7en a maintenant droit à une édition en ultra-haute définition.
Après 34 années de loyaux services au sein de la brigade criminelle d’une grande métropole américaine, l’inspecteur William Somerset n’est plus qu’à sept jours de la retraite. Avant son départ, ses supérieurs lui demandent de former l’homme qui lui succédera, un jeune détective impulsif et idéaliste du nom de David Mills. Les deux policiers sont appelés sur les lieux d’un homicide inusité, où un obèse ayant été gavé pendant des semaines est découvert sans vie dans son appartement, le visage enfoncé dans une assiette de spaghetti. Lorsque le cadavre d’un avocat qui a fait fortune en défendant les pires criminels est retrouvé dans son bureau avec le mot « avarice » écrit sur le sol à l’aide de son sang, Somerset est persuadé qu’ils ont affaire à un tueur en série s’inspirant des sept péchés capitaux. Les événements lui donneront malheureusement raison.
En 1995, David Fincher n’avait à son actif que des vidéoclips et un troisième volet assez décevant de la franchise Alien, mais la sortie de Se7en allait lancer en bonne et due forme la carrière de ce réalisateur hors-pair. Tout en utilisant certains clichés comme point de départ, notamment celui du détective sur le point de prendre sa retraite ainsi que le jumelage de deux partenaires aux caractères diamétralement opposés, le scénario, qui explore la perte de valeurs de la société à l’aube du 21e siècle et l’apathie régnant au sein de la population, réinvente le thriller policier de plusieurs façons. Contrairement à la majorité des récits du genre, l’arrestation du coupable ne conclut pas l’histoire, mais mène plutôt à un dernier acte aussi brutal qu’inoubliable, et au grand dam de la morale hollywoodienne traditionnelle, le méchant gagne à la fin, et non pas les forces de l’ordre.
À elle seule, la sublime direction photo de Se7en justifiait une remastérisation en 4K du film. Ses scènes de crime vraiment glauques, avec leur illustration morbide d’un des sept péchés capitaux, fournissent des images aussi puissantes que marquantes, tout comme la forêt de pylônes électriques où la conclusion de l’intrigue prend place. Brad Pitt, dont la carrière n’était pas aussi étoffée à l’époque, a saisi la chance de prouver à tous qu’il n’était pas seulement une belle gueule, mais aussi un comédien capable de nuances. Il partage la vedette avec un Morgan Freeman toujours aussi charismatique et suave. Même si on ne le voit vraiment que vers la toute fin, Kevin Spacey donne froid dans le dos avec son interprétation particulièrement intense de John Doe, le tueur en série machiavélique et calculateur.
En plus du film sur disque 4K et d’un code permettant de télécharger une copie numérique, l’édition ultra-haute définition de Se7en inclut également une généreuse dose de matériel supplémentaire, dont une galerie de photographies, six scènes retirées du montage, deux fins alternatives, et non pas une, mais bien quatre pistes de commentaires différentes! Une première revuette explore la conception et la création des décors, et une autre, plus technique, s’attarde aux décisions qui furent prises lors du transfert de l’image et du son de la version cinématographique aux supports domestiques (DVD, Blu-ray, etc.). La dernière explore les différentes facettes du générique du début, du storyboard au montage définitif en passant par la trame sonore.
Plus de trois décennies ans après sa sortie initiale, Se7en n’a pas pris une ride, et même lorsqu’on connaît sa conclusion choc, le film est toujours aussi captivant. Il s’agit d’un thriller policier encore inégalé à ce jour, autant au niveau de l’inventivité de son scénario que de sa beauté visuelle. Un véritable classique!
9/10
Se7en
Réalisation: David Fincher
Scénario: Andrew Kevin Walker
Avec: Morgan Freeman, Brad Pitt, Kevin Spacey, Gwyneth Paltrow, John Cassini, Peter Crombie et R. Lee Ermey
Durée: 127 minutes
Format : UHD (4K et copie numérique)
Langue : Anglais, espagnol et français
