La majorité des gens sous-estiment l’empreinte environnementale des plus riches, tout en surestimant l’empreinte environnementale des gens les plus pauvres.
Ce n’est pas juste un problème mathématique, commentent les auteurs de cette enquête. Ça pourrait avoir des conséquences sur les politiques climatiques: comme les gens les plus riches ont une plus grande influence sur les politiques, le fait qu’on sous-estime leur impact sur l’environnement incite moins le reste de l’opinion publique à vouloir déployer des efforts dans cette direction.
C’est sans compter les intérêts personnels de ceux qui émettent le plus d’émissions de gaz à effet de serre, commente dans le New Scientist l’un des co-auteurs de la recherche parue dans Nature Climate Change, Kristian Nielsen, de l’École de commerce de Copenhague.
Les chercheurs, provenant de trois pays, se sont appuyés sur des estimations précédentes, selon lesquelles le 1% le plus riche de la population des États-Unis est responsable de plus d’émissions de GES que les 50% les plus pauvres. Or, d’après leur enquête, aux États-Unis, plus de la moitié de la population sous-estime cette empreinte carbone par un facteur de 10.
De la même façon, les personnes interrogées surestiment l’impact du 50% plus pauvre. Les chercheurs ont aussi interrogé des gens au Danemark, où l’écart entre la perception et la réalité est moins grand, et en Inde, où il est plus grand.
Des politiques climatiques plus efficaces devraient en théorie cibler en fonction du niveau de responsabilité — on donne en exemple les taxes sur la fortune et l’héritage, ou des règles renforcées du côté de la construction de bâtiments et de l’usage des terres. Mais pour cela, commente le site Earth.com, encore faut-il être capable de bien estimer ce niveau de responsabilité. Ça ne concerne d’ailleurs pas que les individus: lorsque le concept d’empreinte carbone a vu le jour dans les années 2000, la multinationale du pétrole BP a fait la promotion de méthodes faciles pour la calculer, y voyant une façon d’inciter les individus à se préoccuper de leur empreinte individuelle, plutôt que de pointer celle des compagnies.