Un nouveau rapport de la NASA, l’agence spatiale américaine, révèle l’existence de nouvelles méthodes qui pourraient s’avérer plus efficaces et moins coûteuses que prévu pour nettoyer les débris en orbite autour de notre planète.
Le document en question, préparé par l’Office of Technology, Policy and Strategy de la NASA (OTPS), vise aussi à fournir des façons de mieux calculer les risques représentés par ces dizaines de milliers de déchets spatiaux.
« La croissance de l’activité en orbite terrestre a permis de nous donner toutes sortes de choses, comme des communications plus rapides, ou encore une meilleure compréhension de la crise climatique », mentionne Charity Weeden, qui dirige l’OTPS.
« Ces opportunités provoquent un encombrement de l’environnement spatial. Cette étude fait partie du travail de la NASA pour rapidement améliorer notre compréhension de cet environnement, tel que décrit dans la récente Stratégie de durabilité dans l’espace, en adoptant un point de vue économique pour traiter cette question essentielle. »
Le rapport en question, intitulé Cost and Benefit Analysis of Mitigating, Tracking and Remediating Orbital Debris représente la deuxième phase du travail de l’organisation liée à la NASA pour s’attaquer aux incertitudes techniques et économiques associées aux débris orbitaux.
Le rapport de la phase 1, publié en 2023, avait offert des informations destinées aux décideurs et parlementaires en lien, par exemple, avec le retrait de ces déchets spatiaux.
Dans le nouveau document, on affirme entre autres avoir amélioré les estimations des risques représentés par les débris orbitaux lorsque des engins spatiaux sont lancés.
« Cette étude nous permet de commencer à répondre à la question suivante: quels sont les gestes les plus utiles pour s’attaquer au problème croissant des débris orbitaux? », a souligné Jericho Locke, principal auteur du rapport et analyste à l’agence spatiale américaine.
« En mesurant tout en dollars, nous pouvons directement comparer des idées comme l’augmentation du blindage sur les vaisseaux spatiaux, le suivi des débris plus petits, ou encore le retrait de 50 débris de grande taille, ou encore le fait d’enlever 50 000 débris plus petits. »
Toujours dans l’étude, les chercheurs affirment présenter une estimation de l’évolution de la situation au cours des 30 prochaines années.
Une orbite achalandée
Au dire des auteurs du rapport, environ le quart des débris orbitaux proviennent de missions spatiales, comme des engins arrivés en fin de vie, des pièces de fusées, ainsi que des objets volontairement relâchés pendant ces missions.
À l’autre extrémité, environ 50% des débris découlent de ce qui est appelé « événements de fragmentation », c’est-à-dire des morceaux et autres pièces provenant de tests d’armements anti-satellites, d’explosions de systèmes de propulsion et de piles, ou encore de collisions accidentelles.
Impossible de déterminer le nombre exact de débris se trouvant en orbite autour de la Terre: on en compte probablement plusieurs millions, allant des gigantesques sections de fusées à des débris microscopiques qui, malgré leur très petite taille, peuvent provoquer d’importants dégâts, en raison de leur vitesse très élevée.
Parmi les suggestions qui sont jugées comme étant les plus « rentables », selon une analyse coût-bénéfice, les auteurs du rapport suggèrent de réduire l’orbite des satellites en fin de vie, histoire de les faire retomber sur Terre; ils brûleraient alors dans l’atmosphère.
« Un engin spatial devrait être « dé-orbité » dans les 25 années suivant la fin de sa mission, selon les pratiques mises de l’avant par le gouvernement américain », peut-on lire dans le document.
« Cependant, certaines agences américaines et l’Agence spatiale européenne penchent plutôt en faveur d’une période de cinq ans seulement. »
En adoptant cette limite, les auteurs de l’étude jugent qu’il est possible de réaliser des économies importantes, y compris, dans un cas extrême, d’aller chercher quelque 9 milliards de dollars en imposant une règle du retour immédiat dans l’atmosphère après la fin de la mission, sans qu’une année ne s’écoule.
Parmi les autres mesures très « rentables », on suggère d’ajouter aux engins spatiaux un blindage supplémentaire capable de résister aux débris d’une taille maximale de 3 mm. Si cela mènerait évidemment à des dépenses plus importantes en termes de carburant, cela éviterait aussi que des satellites, par exemple, soient fortement endommagés par de petits débris difficiles à suivre.
Et pour les amateurs de technologie un peu plus déjantée, l’une des idées les plus bénéfiques consisterait à « tasser » des débris avec des rayons laser. À l’autre extrémité du spectre, simplement suivre l’orbite des débris entraîne des débours importants, tout comme le fait de provoquer le retour sur terre d’au moins 50 débris de grande taille.