Une nouvelle étude publiée dans Public Opinion Quarterly révèle l’existence d’une corrélation entre le nombre de fois où Donald Trump a répété des mensonges, durant sa présidence, et les fausses croyances chez les républicains. Il a aussi été déterminé que cet effet lié à la répétition était le plus efficace chez les gens qui s’informaient principalement chez des médias de droite.
Pour évaluer à quel pont les répétitions des mensonges de l’ex-président affectaient les perceptions du public, des chercheurs du Vanderbilt Peabody College of Education and Human Development ont interrogé 754 participants américains à propos de 150 affirmations de M. Trump; 301 de ces participants étaient des républicains inscrits, contre 453 démocrates ou non affiliés.
Le coup de sonde n’a pas révélé que ces affirmations provenaient de l’ex-président, ou si elles étaient vraies ou fausses. Après avoir évalué la véracité des déclarations, les participants pouvaient répondre à des questions optionnelles à propos de leurs caractéristiques démographiques, ainsi qu’à propos de leurs habitudes de consommation médiatique et de leur fréquentation des médias sociaux.
Les chercheurs ont constaté que la répétition des mensonges de Donald Trump était associée à une croyance en la véracité de ces affirmations chez les républicains, mais pas chez les démocrates; en fait, plus un mensonge était répété, plus les démocrates s’en méfiaient.
Ces conclusions s’appuient sur de précédents travaux portant sur « l’effet illusoire de vérité », qui sous-entend que la répétition permet de renforcer la croyance en des déclarations vraies, mais aussi des déclarations fausses.
Le genre de médias consultés pourrait expliquer l’asymétrie partisane en ce qui concerne les affirmations de l’ex-président. Comme l’écrivent les auteurs de l’étude, « les républicains pourraient consulter des médias qui amplifient ces mensonges, tandis que les démocrates pourraient se tourner vers des médias qui ignorent, voire rejettent carrément ceux-ci. Et donc, la répétition de mensonges par Donald Trump pourrait accroître leur aspect véridique, autant chez les républicains que chez les démocrates, mais puisque la couverture médiatique de ces mensonges varie, les républicains y étaient davantage exposés ».
« Nous croyons que les médias d’information jouent un rôle important dans la gestion de la relation entre ce que disent les politiciens et ce que le public entend. Les démocrates et les républicains tendent à écouter différents médias, et étaient donc davantage, ou encore moins portés à entendre ce que disait l’ex-président, et si cela était vrai ou non », mentionne Lisa Fazio, principale autrice de l’étude.
Plus particulièrement, l’effet de répétition était le plus fort chez les participants qui écoutaient principalement Fox News, et plus spécialement chez les républicains. De plus, les affirmations largement répétées sur Twitter avaient davantage de pouvoir de persuasion, autant chez les républicains que chez les démocrates, « possiblement parce que de telles affirmations obtenaient une couverture médiatique importante, notamment chez les chaînes d’information câblées », écrivent encore les auteurs des travaux.
« Ces conclusions soulignent les façons dont les politiciens connus pourraient être en mesure de modifier l’opinion publique, en plus d’indiquer qu’il est nécessaire d’agir plus fermement pour lutter contre la désinformation, notamment sur les médias sociaux », a indiqué Raunak Pillai, lui aussi principal auteur de l’étude.
Ultimement, les chercheurs affirment que les résultats de l’étude laissent entendre que la répétition de mensonges par les politiciens pourrait jouer un rôle important dans la création de fausses perceptions au sein du public.