En réaction à la hausse des températures, à l’échelle mondiale, plusieurs plantes et animaux se déplacent vers les hauteurs pour survivre sous un climat plus frais. Mais une nouvelle étude de l’Université du Colorado à Denver et du Georgia Institute of Technology révèle que pour les insectes volants, notamment les abeilles et les « papillons de nuit », cette sortie de secours pourraient être accompagnée de problèmes insurmontables qui pourraient signifier leur disparition.
L’équipe de recherche a examiné plus de 800 espèces d’insectes de partout dans le monde et découvert que plusieurs insectes ailés se déplaçaient vers des altitudes plus élevées, mais de façon beaucoup plus lente que les autres insectes non ailés. Cela s’explique en raison du fait qu’en altitude, l’air est moins dense, et offre donc moins d’oxygène pour ces espèces volantes.
Puisque le déplacement dans les airs nécessite plus d’oxygène pour générer l’énergie nécessaire au mouvement, comparativement aux autres types de déplacements, comme la marche, ces espèces migrent plus lentement.
Les conclusions de l’équipe de recherche sont publiées dans Nature Climage Change.
« Lorsque nous pensons aux endroits où les espèces seront en mesure de vivre, en raison des changements climatiques, au cours des prochaines décennies, nous devons nous rappeler que les animaux sont sensibles à davantage de choses que la simple question d’avoir chaud ou froid », mentionne le principal auteur de l’étude, Michael Moore.
Une diminution de la biodiversité qui affecte les humains
Si les habitats des insectes se réchauffent trop rapidement, et qu’ils ne sont pas en mesure de trouver une alternative convenable ou de s’adapter dans le laps de temps imparti, cela entraînera probablement leur disparition. En plus d’être une mauvaise nouvelle pour les insectes eux-mêmes, l’extinction des insectes est aussi une situation inquiétante pour les humains.
La plupart des insectes qui contribuent à polliniser les plantes appartiennent aux espèces volantes que les chercheurs jugent menacées, et leur extinction serait catastrophique pour l’approvisionnement alimentaire mondial.
Non seulement cela aurait-il des implications pour l’agriculture et la production de nourriture, mais d’autres espèces ayant besoin de grandes quantités d’oxygène pour vivre pourraient se retrouver face à des défis similaires.
« La biodiversité de notre planète subit un déclin rapide, particulièrement chez les insectes. La diminution de leur nombre sera une catastrophe écologique, alors nous devons urgemment comprendre pourquoi et comment cela se produit », soutient James Stroud, qui a aussi participé à l’étude.
Élargir le champs des recherches
Pour protéger le plus grand nombre d’espèces possible, les chercheurs doivent comprendre l’ampleur des défis auxquels sont confrontés les plantes et les insectes, déterminer si ces obstacles peuvent être surmontés, et prédire les endroits où ces espèces peuvent survivre.
Les environnements en haute altitude peuvent aussi être difficiles pour les nouvelles espèces, en raison de la rareté de la nourriture, des vents plus forts, des coups de froids plus violents, et une plus grande exposition aux rayons ultraviolets.