Les locations privées à court terme ont le vent dans les voiles; du moins, certainement entre 2017 et 2021, révèle Statistique Canada dans une nouvelle étude. Ce type de location, qui comprend les appartements loués sur des plateformes comme Airbnb pour des séjours généralement courts, a généré des revenus qui ont plus que doublé durant ces cinq années.
Ainsi, en s’appuyant sur des données fournies par AirDNA, ainsi que des informations tirées de l’Enquête annuelle sur les industries de services : services d’hébergement, l’agence fédérale indique que la part des revenus générés par ce type de locations privées est passée d’environ 7 %, en 2017, à 15,2 %, en 2021.
« Parmi les provinces et les territoires, c’est l’Île-du-Prince-Édouard qui a enregistré la plus grande part de revenus pour chacune des cinq années étudiées, atteignant un sommet de 29,9 % des recettes dans le sous-secteur des services d’hébergement en 2021 », précise Statistique Canada.
Au Québec et en Ontario, ces parts de marché étaient plutôt de 19,7 et 18,5 %, respectivement.
Et cette part des revenus varie aussi largement de ville en ville; à Edmonton, par exemple, Airbnb et les autres services ne représentaient que 2,1 % des revenus de ce sous-secteur de l’industrie de l’hébergement. À Montréal, on parlait plutôt de 14,5 %, alors qu’à Whistler, une ville des Rocheuses particulièrement prisée des touristes, cette part avoisinait les 63 %.
Notons que les données de Statistique Canada datent d’avant l’important tour de vis donné par le gouvernement du Québec pour mieux encadrer les locations de type Airbnb, à la suite de l’incendie d’un bâtiment, dans le Vieux-Port de Montréal, qui a fait plusieurs victimes. L’immeuble en question, qui accueillait notamment ce genre de locataires de courte durée, disposait de logements qui n’étaient pas toujours dotés de fenêtres, une violation apparente du Code du bâtiment.
À la suite du resserrement réglementaire, à la fin du mois de mars dernier, le nombre de logements offerts sur les plateformes de location à court terme avoisinait les 7000, contre près de 14 000 auparavant, rapportait Radio-Canada, plus tôt ce printemps.
De son côté, Statistique Canada précise que la part des revenus de ces types de locations a continué d’augmenter durant les deux premières années de la pandémie, bien qu’à un rythme plus lent. Par ailleurs, ce même type de locations semble avoir mieux résisté à la COVID que les types d’hébergement habituels: « les revenus générés par les locations privées à court terme ont diminué de 26,2 % en 2020, comparativement à une baisse de 38,1 % pour les services d’hébergement commerciaux. En 2021, les revenus générés par les locations à court terme se sont redressés de 24,0 %, comparativement à une reprise de 13,0 % pour les services d’hébergement commerciaux », écrit ainsi l’agence fédérale.