L’économie d’un pays se remet bien plus rapidement d’un choc lorsque l’État en question dispose d’un réseau d’énergie renouvelable, selon une nouvelle étude qui, de l’avis de ses auteurs, a des conséquences importantes pour les politiques en matière d’énergie, et ce, à l’échelle mondiale.
Des chercheurs du Trinity College Dublin étaient à la recherche de tendances au coeur de données portant sur 133 crises économiques systémiques qui ont affecté 98 pays pendant une période de 40 ans. Si leur analyse démontre que les pays s’appuyant sur une plus vaste gamme de sources d’énergie mettaient plus de temps à relancer leur économie, le meilleur indicateur d’une reprise était l’ampleur du système d’énergie renouvelable présent dans une nation.
Cette conclusion découle, souligne-t-on, d’un ensemble de sociétés diverses. Et comme de fait, l’ampleur de leur utilisation de l’énergie renouvelable représentait une grande partie de la variabilité dans le délai de reprise de l’ensemble de leurs activités économiques.
Selon le professeur Ian Donohue, principal auteur de l’étude, « nos conclusions soulignent l’importance du lien intrinsèque entre les ressources naturelles fournies par les écosystèmes et la stabilité des économies qui s’appuient sur celles-ci. Ultimement, nos résultats pointent vers la nécessité d’une réévaluation fondamentale des politiques énergétiques nationales et internationales, non seulement pour la protection de l’environnement, mais aussi pour renforcer la stabilité et la durabilité de nos économies ».
Pour le professeur Robert Costanza, coauteur de l’étude, « bien que les mécanismes sous-tendant nos résultats demeurent obscurs, l’une des explication plausibles est que les énergies renouvelables accélèrent la relance parce qu’elles sont produites localement et ne sont pas sujettes à la forte volatilité de la disponibilité et des prix liés aux combustibles fossiles ».
Toujours au dire du Pr Donohue, se tourner davantage vers ces énergies représente un « triple scénario gagnant », soit une réduction des émissions polluantes, un renforcement de la protection de la biodiversité et l’augmentation de la résilience des économies nationales.