Selon Leon Xiao, un avocat oeuvrant au sein du Center for Digital Play de l’Université de Copenhague, estime que les développeurs de jeux vidéo, ne respectent pas les engagements en matière d’étiquetage lorsqu’il est question des obligations liées aux titres pour enfants et aux jeux contenant des « loot boxes », ces coffres au trésor numériques contenant des objets répartis au hasard.
Dans une étude publiée dans le magazine spécialisé Royal Society Open Science, le chercheur soutient qu’en raison de l’impact délétère de ces coffres sur les enfants et leur famille, les studios devraient être mis sous pression pour afficher des avertissements sur les boîtes des titres qui contiennent ces composantes.
Ces loot boxes, qu’il est généralement possible d’acheter directement avec de l’argent sonnant et trébuchant, ou encore avec une devise propre au jeu qui, à son tour, peut être acquise avec des dollars ou une autre monnaie locale, apportent habituellement des avantages qui permettent de progresser plus rapidement dans un jeu. Et puisque justement, ces coffres sont vendus pour du véritable argent, bien des membres de l’industrie des jeux vidéo et des communautés qui l’entourent appellent à les rendre illégales, ou du moins à les réglementer.
Comme le rappelle M. Xiao, rien de cela n’a été fait, si ce n’est d’imposer des avertissements, dans certains cas, pour mettre en garde les enfants ou leurs parents à propos de la présence de loot boxes dans un titre téléchargé.
Mais comme l’indique l’avocat, si des organisations telles que l’International Age Rating Coalition ont insisté pour l’utilisation de tels avertissements et bandeaux informatifs, les entreprises ne sont pas nombreuses à se plier à cette demande, puisqu’elle n’est pas légalement contraignante.
Pour appuyer ses dires, Me Xiao met de l’avant deux études, dont la première révèle qu’à peine 60,6 % des jeux vendus par des membres d’organisations internationales obligeant l’affichage d’avertissements respectaient cette condition.
L’une des raisons de ce non respect est le fait que la norme n’est pas rétroactif : aucun jeu plus ancien n’est ainsi tenu de s’y conformer.
Dans le cadre de la deuxième étude, Me Xiao a découvert que 71 des 100 jeux téléchargés à partir de la boutique d’applications Google Play, et qui contenaient des loot boxes, n’indiquaient pas que cela était bien le cas.
Le chercheur conclut que les consommateurs ne peuvent se fier aux politiques autoréglementaires qui existent, en ce moment, pour protéger les enfants et leurs familles des impacts financiers négatifs imputables aux loot boxes. L’avocat suggère que des améliorations sont nécessaires pour que les systèmes de classification en fonction de l’âge permettent d’éviter que des enfants téléchargent des jeux qui contiennent des loot boxes.