Les tendances économiques planétaires sont à la baisse pour cette année, mais si la croissance sera largement limitée, les spécialistes n’envisagent pas, du moins, une récession à l’échelle mondiale.
Voilà, du moins, ce qui ressort des plus récentes prévisions annuelles des spécialistes de l’Economist Intelligence Unit (EIU), où l’on indique que la croissance économique mondiale devrait ainsi être en mesure de surnager, malgré les « forts vents de face » découlant notamment de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il y a déjà plus d’un an.
Ainsi, il est estimé que l’économie planétaire ne progressera que de 2 %, d’ici la fin décembre; il s’agit malgré tout d’une prévision haussière par rapport au 1,9 % envisagé le mois dernier. Pour ce qui est du géant américain, la progression de l’économie devrait peu à peu se rapprocher d’un point complet de pourcentage, avec une prévision de croissance de 0,7 %, contre 0,3 % auparavant.
Et chez la Chine, l’une des locomotives de l’économie mondiale, les experts de l’EIU s’attendent à une augmentation de 5,7 %, avec une reprise s’appuyant sur les dépenses des consommateurs, au sortir de la longue période de restrictions médicales, économiques et politiques sévères mises en place pour combattre la COVID-19.
C’est en 2024 que la véritable reprise planétaire devrait voir le jour, juge-t-on, avec une croissance envisagée de 2,5 %; chez les pays les plus développés – les nations membres de l’OCDE –, on parle plutôt d’une moyenne de 1,5 %. À l’extérieur de cette organisation, on évoque 4,1 % de croissance annuelle.
Quant au pétrole, les experts prévoient que le prix du baril de brut demeurera élevé, aux environs de 80 $ US, en raison de la guerre en Ukraine et de la demande en provenance de Chine.
Une économie plus résiliente en 2022
« Malgré de forts vents de face, qui sont largement attribuables à la guerre en Ukraine et à la forte inflation à l’échelle planétaire », l’économie mondiale s’est avérée solide depuis la fin de l’an dernier, jugent les auteurs de la note d’information.
De l’avis de ces derniers, l’Europe semble ainsi avoir évité la récession durant l’hiver 2022-2023, entre autres en raison de températures plus clémentes, en plus d’être passée rapidement à des sources d’énergie alternatives, après la décision de la Russie de couper le gaz naturel au Vieux Continent.
Parlant de la guerre en Ukraine, la poursuite du conflit fera en sorte que les prix des aliments et des commodités demeureront élevés, même si la pression sur le portefeuille des consommateurs devait légèrement diminuer. Par ailleurs, l’inflation mondiale devrait ralentir, elle aussi, en passant de 9,3 %, environ, l’an dernier, à 6,7 % cette année.
Ultimement, toutefois, la planète n’est pas tirée d’affaire : les experts proposent ainsi une liste de ce qui pourrait dégénérer, autant sur le plan politique que social, en lien avec des circonstances économiques. Poursuite de la guerre en Ukraine, instabilité sociale, voire émeutes en raison de l’inflation et des prix des produits de base très élevés, escalade des tensions entre Pékin et Washington à propos de Taïwan, contagion financière après la chute de deux banques américaines, des événements climatiques catastrophiques, voire même, craint-on, l’émergence d’un nouveau variant de la COVID-19 qui échapperait aux protections actuelles.