Les objectifs de développement durable des Nations unies ont influencé les discours des gouvernements à propos de la durabilité et de l’aspect « vert », mais n’ont pas mené à des changements substantiels en matière de législation et de décisions en matière d’allocation des ressources, selon une étude publiée dans Nature Sustainability.
Les conclusions de ces travaux portent à croire que ces objectifs ont un impact politique limité, et que les décideurs devront poser des gestes encore plus marquants pour permettre la transformation de la société.
Plusieurs études se sont penchées sur la portée des 17 objectifs de développement, en plus des 169 cibles spécifiques qui y sont associées, selon l’entente ratifiée en 2015. Cependant, on en sait moins sur l’impact tangible aux échelles mondiale, nationale et locale en matière de décisions politiques s’attaquant à divers problèmes, comme l’éradication de la pauvreté, la protection de l’environnement et la justice sociale.
Frank Biermann et ses collègues de chez Nature ont a analysé plus de 3000 études se penchant sur les impacts politiques de ces objectifs, entre 2016 et 2021. Afin de définir un impact transformateur sur un système politique, les auteurs ont cherché des preuves de trois types de changements politiques en réponse à ces objectifs onusiens.
Il y a eu des changements en matière de débats politiques, des ajustements dans les lois, les réglementations et les politiques, ainsi que la création de nouveaux départements, comité ou programme, ou encore le réalignement d’institution existantes.
Les débats sur la durabilité et le côté vert des programmes et politiques ont changé depuis 2015, alors que les objectifs onusiens ont facilité un apprentissage des gouvernements à propos de ce développement durable, justement.
Cependant, les auteurs de l’étude soulignent qu’il n’existe que des preuves isolées selon lesquelles des politiques plus strictes, des réalignements institutionnels plus marqués et la redistribution de fonds ont bel et bien eu lieu dans la foulée des objectifs de l’ONU, en plus de l’adoption de nouvelles lois.
Selon ce que concluent les spécialistes, les objectifs ne sont pas légalement contraignants, ce qui fait en sorte que les décideurs les utilisent dans leur propres intérêts, que ce soit dans le cadre d’une interprétation ou d’une implémentation spécifique. Au dire des auteurs du rapport, ce cadre est inefficace lorsque vient le temps d’alimenter la transition vers un monde plus durable, et de mettre en place les changements fondamentaux nécessaires pour répondre aux ambitions du programme international.