Il n’y a jamais eu autant de voyageurs utilisant le transport collectif au Canada… depuis le début de la pandémie. Voilà comment Statistique Canada qualifie la progression du nombre de passagers des services de train, autobus, autocar, métro et autres traversiers, entre autres, en date du mois de novembre 2021, durant lequel 89,4 millions de déplacements ont été enregistrés.
Malgré cette bonne nouvelle, qui témoigne d’une reprise d’intérêt – et d’utilité – pour les transports collectifs, notamment en raison de la levée de certaines mesures sanitaires et de la réouverture des tours de bureaux, par exemple, dans certaines villes, avec la fin du télétravail obligatoire, ou encore avec la reprise des cours en classe, il y a encore loin de la coupe aux lèvres. En fait, l’achalandage des transports collectifs de novembre dernier n’équivaut qu’à 54,2 % de ce qu’il était en novembre 2019, quelques mois avant l’éclatement de la crise de la COVID-19.
Il s’agit toutefois d’une progression de 53,9 % par rapport aux 58,1 millions de voyageurs en novembre 2020, en pleine deuxième vague de la pandémie. Cela peut entre autres s’expliquer par le fait qu’entre novembre 2020 et novembre de l’an dernier, quelque 400 000 Canadiens de moins se trouvaient en télétravail, plutôt que dans un bureau ou au sein d’une entreprise.
En fait, en novembre 2021, selon la plus récente déclinaison de l’Enquête sur la population active, ce sont 4,2 millions de personnes qui travaillaient toujours à domicile.
« Sur une base mensuelle, au lieu d’afficher la baisse saisonnière habituelle observée en novembre, le nombre d’usagers s’est accru de près de 5,3 millions d’usagers (+6,3 %) en novembre 2021 par rapport à octobre. Cette croissance était le résultat de la poursuite de la levée des restrictions liées à la COVID-19 dans la plupart des provinces du pays, et les déplacements supplémentaires étaient plus ou moins répartis entre les régions urbaines de l’Ouest canadien et celles du Québec et de l’Ontario », mentionne encore Statistique Canada dans sa note d’information.
L’agence fédérale n’a toutefois pas encore comptabilisé l’impact de la nouvelle vague de contamination, liée au variant Omicron, sur la fréquentation du transport collectif. Avec la vague de fermetures qui a suivi l’apparition de ce nouveau variant, notamment au Québec, il y a fort à parier que la fréquentation des transports en commun sera de nouveau en baisse pour la fin de 2021 et le début de l’année 2022.
Une situation financière qui s’améliore
Les nouvelles semblent également bonne pour les finances des différents services de transport collectif. Toujours selon Statistique Canada, les revenus des diverses agences de transport en commun ont atteint 198,8 millions de dollars en novembre dernier, en hausse de près de 40 %, soit une croissance de 56 millions.
Cette augmentation ne représente cependant pas les variations régionales. Au Québec, par exemple, la Société de transport de Montréal a récemment indiqué qu’elle souffrait toujours d’un manque à gagner de 43 millions, et qu’il n’était plus possible de réduire le service pour compenser ces pertes financières.