Il s’en passe, des choses, sur le Continent, le principal site des aventures du witcher Geralt of Rivia. Après les méandres temporels du sorceleur joué par Henry Cavill, dans la première saison de l’adaptation télévisuelle des célèbres livres et jeux vidéo du même nom, les gens de chez Netflix ont tenté de proposer une deuxième saison de The Witcher avec une structure plus traditionnelle. Avec des résultats mitigés, faut-il préciser.
Résumé des épisodes précédents: après un engagement pris il y a de nombreuses années, déjà, Geralt, sorte de moine-soldat et magicien membre d’un ordre qui s’éteint peu à peu, se retrouve responsable de Ciri, l’héritière d’une cité-État envahie et occupée par les viles forces de Nilfgard lors de la précédente saison.
Son objectif, cette fois, consiste à la ramener à la forteresse isolée des witchers, puis de tenter de l’éduquer et de l’entraîner pour éviter qu’elle ne tombe entre les griffes de forces obscures et maléfiques. Car dans le sang de Ciri circule une force qui pourrait provoquer la fin du monde, un événement appelé The Wild Hunt qui entraînerait l’apparition, dans le monde où évoluent nos personnages, d’entités terrifiantes venues d’une autre réalité.
Parallèlement à tout cela, les destinées des magiciens, à la fois enchanteurs, conseillers et multipliant les manigances pour favoriser leurs propres intérêts, des elfes et des dirigeants de Nilfgard, battus et humiliés à la fin de la précédente saison, mais pas vaincus, vont s’entremêler.
Si la première saison de la série se concentrait sur les péripéties de Geralt (éventuellement accompagné de Jaskier, le barde), de la sorcière Yennefer et d’une jeune Ciri, la deuxième saison fait beaucoup plus de place à des personnages que l’on pourrait qualifier de secondaires. Avec pour résultat, hélas, que non seulement le rythme des épisodes semble avoir largement ralenti, mais également que l’intérêt s’émousse quelque peu. En vérité, peu nous chaut de savoir que les elfes pourront, ou non, s’allier avec Nilfgard, tout en assurant leur descendance.
Bien entendu, on comprend l’importance, d’abord, de nous résumer, téléphiles que nous sommes, un univers qui tient en près d’une dizaine de livres. On comprend aussi, ensuite, que les tractations politiques de ce monde sont étroitement liées aux questions magiques, prophétiques et religieuses.
Cela étant dit, on sent que Geralt et ses combats contre des monstres, par exemple, n’ont droit qu’à la partie congrue de cette nouvelle saison, tout comme les échanges avec Jaskier, qui arrive beaucoup trop tard, dans la deuxième saison, même si les téléspectateurs ont de nouveau droit à une excellente chanson en échange.
En fait, cette deuxième saison sert à couler dans le béton, en quelque sorte, les grands principes de cet univers: personne n’est gentil gratuitement, et tous les individus ou groupes chercheront à protéger leurs intérêts et atteindre leurs objectifs personnels. L’univers du Witcher est un univers plus que cruel: un monde où non seulement la politique est néfaste et meurtrière, à l’instar de Game of Thrones, mais où un monstre peut soudainement vous arracher la tête sans crier gare, et où la grande menace envers la survie de l’humanité n’est pas une bande de zombies congelés, mais plutôt une jeune femme autrefois promise au plus beau des avenirs.
À voir, donc, même si l’on termine le visionnement en étant quelque peu déçu. L’occasion ensuite, sans doute, de se tourner vers les autres déclinaisons de cet univers.