La COVID-19 n’en finit plus d’avoir des effets délétères sur certains aspects de la société québécoise. Après la forte baisse des ventes de musique dans la province en 2020, voilà que l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) révèle que les mariages, eux aussi, ont pris du plomb dans l’aile depuis l’éclatement de la crise sanitaire.
Selon une nouvelle note d’information, le nombre de noces célébrées l’an dernier s’établissait à 11 300, environ, soit un important recul de 49% comparativement à l’année précédente. Cette diminution n’a pas d’égal en plus de 100 ans: il faut effectivement « remonter jusqu’à 1903 pour trouver un nombre aussi faible », mentionne l’ISQ.
Quant à l’ampleur de cette baisse, c’est du jamais vu. Depuis que des données sont cumulées à ce sujet, c’est en 1918 que l’on avait enregistré la plus importante diminution, avec un recul de 23%, rappelle l’institut, une année marquée par les derniers mois de combats de la Première Guerre mondiale, et par la multiplication des cas de grippe espagnole.
L’année suivante, toutefois, le nombre de mariages avait bondi de 66%.
Comme l’indique un rapport plus détaillé publié par l’ISQ, le mariage est bien souvent associé à un événement social où famille et amis peuvent célébrer l’union des deux époux. Devant l’impossibilité de tenir des rassemblements privés de grande ampleur, particulièrement au tout début de la crise sanitaire, où les restrictions étaient particulièrement sévères, bien des couples ont décidé de reporter ou d’annuler leur projet.
« Les données mensuelles montrent que le déclin des mariages en 2020 a été de 25 % en mars, d’un peu plus de 60 % en avril et de l’ordre de 70 % en mai, juin et juillet, par rapport à la moyenne de 2015 à 2019 », lit-on ainsi dans le rapport de l’ISQ.
Et si ce recul du nombre de mariages varie selon la tranche d’âge, d’autres facteurs viennent contribuer à la diminution de la quantité de nouveaux mariés. Ainsi, chez les moins de 25 ans, la diminution des mariages a atteint « seulement » 31%, mais puisque ce groupe est généralement peu porté à convoler en justes noces, ce sont les couples plus âgés qui ont fait gonfler la proportion de projets de mariages reportés ou avortés l’an dernier.
Autre particularité, le taux d’annulation varie aussi largement en fonction du type de cérémonie. Pour des mariages célébrés par un(e) célébrant(e) ou un ministre du culte, le taux d’annulation était de 69 et 56%, respectivement. Mais les projets d’union faisant appel à un greffier (-39%) ou un notaire (-14%) ont été plus nombreux à être menés à terme. Encore une fois, l’ISQ explique cette différence en évoquant le fait que chez les premiers, les cérémonies comportement généralement des réceptions de moyenne ou grand envergure, alors que les rassemblements liés aux seconds sont habituellement moins vastes.
Quant aux unions civiles – à ne pas confondre avec le mariage célébré au civil ou l’union libre, précise l’ISQ –, on en a recensé 119 au Québec l’an dernier, comparativement à 207 en 2019. Là encore, la diminution est similaire à celle du nombre de mariages, soit un recul de 43%.