TCL n’est pas nécessairement un grand nom, en Amérique du Nord, lorsque vient le temps de magasiner un nouveau téléphone intelligent. Malgré son offre en matière de téléviseurs, notamment, le géant chinois se fait plutôt discret ici. Plus discret, certainement, que Huawei, dont la notoriété tient à ses produits, mais aussi à la crise diplomatique toujours en cours entre Ottawa et Pékin. Cette visibilité moindre n’a toutefois pas empêché TCL de lancer plusieurs appareils sur le marché canadien, dont le 20 Pro 5G, un téléphone franchement surprenant qui réussit l’exploit de remplacer, pour ce journaliste, le téléphone utilisé dans la vie de tous les jours.
Doté d’un gigantesque écran approchant les 7 pouces de diagonale (6,67 pouces, plus précisément), d’une multitude de caméras arrière, dont l’une de 48 mégapixels, et d’une caméra frontale de 32 mégapixels, le téléphone ne perd pas de temps à vouloir s’imposer. Idem avec son processeur Snapdragon 750G, ou encore avec ses 256 gigaoctets de stockage.
On aurait pu trouver frustrant le fait qu’il soit impossible d’ajouter une carte microSD, par exemple, pour augmenter l’espace disponible, mais bien honnêtement, avec une capacité équivalente à celle d’un disque dur d’ordinateur portatif de milieu de gamme, il y a amplement de quoi pouvoir fonctionner, installer quantité d’applications ou de jeux, et prendre des milliers de photos sans trop de problèmes.
À l’instar de n’importe quel autre appareil ne découlant pas directement de Google, et disposant donc de la version « de base » du système d’exploitation mobile Android, il faudra évidemment mettre le téléphone à sa main. Le transfert d’informations à partir de l’ancien appareil s’effectue en quelques secondes, mais il faudra quelques heures, voire quelques jours pour se sentir tout à fait à l’aise dans la nouvelle interface, qui n’est pas assez différente d’Android « de base » pour provoquer un véritable sentiment de désorientation, mais qui contient suffisamment de changements pour nécessiter une certaine adaptation.
D’ailleurs, et cela vaut pour tous les téléphones, autant ceux de Google que les autres, qui a décidé de faire disparaître la bonne vieille sonnerie? Celle qui indique qu’il y a un appel entrant? Au lieu de cela, et à défaut de se tourner vers le web pour trouver le bon extrait sonore, l’utilisateur en est réduit à hésiter entre « coucher de soleil printanier » et autres « hibou hyperactif remplissant sa déclaration de revenus ». Bon, ce journaliste exagère un peu, ici, mais s’il faut effectivement éviter d’imposer une seule sonnerie, comme cela semble avoir été le cas pendant longtemps sur iOS, il y a toujours des limites à se montrer inventif.
Cela étant dit, il s’agit d’un irritant tout à fait mineur, et dans le cas du 20 Pro 5G, les qualités de l’appareil sont largement supérieures à ses défauts.
Faire bande à part
Le téléphone dispose ainsi d’outils technologiques permettant d’affiner, en quelques instants à peine, les photos déjà nettes et précises prises par ses appareils photos. Cela permet d’obtenir des clichés de très grande qualité, sans compter les divers modes offerts aux passionnés de la photographie numérique. Pour l’utilisateur lambda, le téléphone est probablement l’un des plus utiles pour prendre des photos ou des vidéos. Du moins, pour le prix.
Voilà, en effet, là où le 20 Pro 5G se démarque de la concurrence. Avec toutes ses caractéristiques, on pourrait croire qu’il s’agit d’un appareil haut de gamme qui se vend au même prix que les plus récents téléphones Huawei. Or, il n’en est (presque) rien. À 800$, si son prix est environ 50% plus élevé que celui du Pixel 4a, on est encore loin des 1200$ et plus exigés pour les appareils haut de gamme.
Cette différence s’explique peut-être par certains tours de passe-passe, si on peut les décrire ainsi. À moins que l’on évoque de petits accrocs, des lacunes qui, si elles ne sont certainement pas assez importantes pour gâcher l’expérience, demeurent présentes.
Tout d’abord, le fait d’installer le lecteur d’empreintes digitales sur le devant de l’appareil, plutôt que derrière, complique quelque peu les manipulations, d’autant plus que celui-ci va de temps en temps éprouver des difficultés à reconnaître le doigt de l’utilisateur.
Autre léger irritant, les boutons, situés de part et d’autre de l’appareil, semblent un peu trop fragiles, un peu trop « mous ». Rien pour provoquer une véritable frustration, mais on s’accrochera souvent dans ces boutons en question lors de manipulations pour insérer ou retirer le téléphone d’une poche de pantalon, par exemple, et on allumera parfois la caméra au passage, entre autres.
En fin de compte, toutefois, TCL propose un excellent téléphone. Dont les avantages sont si importants, en fait, que ce journaliste a bel et bien délaissé son autre appareil, celui qui servait de « base » à des fins de comparaison. Comme quoi il faut parfois s’éloigner des grands noms d’ici pour faire de belles découvertes…