2020 ne battra peut-être pas le record de l’année la plus chaude en un siècle et demi. Mais elle pourra se consoler avec le titre du mois de novembre le plus chaud et avec le fait qu’elle risque de se retrouver dans le trio de tête.
Selon les prévisions de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), publiées le 2 décembre, la température moyenne mondiale de 2020 se situera, au 31 décembre prochain, à environ 1,2 degré Celsius au-dessus de la période de référence 1850-1900, ce qui la placerait dans la même fourchette que les années 2016 (c’était une année El Nino, traditionnellement plus chaude) et 2019. L’écart entre les trois années est toutefois mince.
La décennie 2011-2020 sera quant à elle, sans conteste, la plus chaude observée en plus d’un siècle et demi.
Dans cette même annonce, l’OMM signalait qu’il y avait une chance sur deux pour que dès 2024, la hausse du mercure (à ne pas confondre avec la moyenne mondiale) dépasse temporairement le seuil des 1,5 degré par rapport à l’ère pré-industrielle: un seuil symbolique que les signataires de l’Accord de Paris, il y a exactement cinq ans cette semaine, s’étaient engagés à tenter de ne pas dépasser.
Résultat, la planète se dirige toujours vers un réchauffement de 3 degrés, indiquait le 9 décembre le rapport annuel Emissions Gap du Programme des Nations Unies pour l’environnement. La seule bonne nouvelle des dernières semaines est que les engagements de plusieurs pays sont devenus plus substantiels en cette semaine du 5e anniversaire de l’Accord, et offrent la possibilité d’un réchauffement de « seulement » 3 degrés, plutôt que des 4 ou 5 degrés qui étaient souvent évoqués. En supposant toutefois que les engagements en question —soit des cibles de réduction de gaz à effet de serre d’ici 2030— soient respectés par ces différents pays.
En attendant, un nouveau record s’est ajouté à la liste: le mois de novembre était de 0,1 degré supérieur aux précédents détenteurs du titre, soit novembre 2016 et 2019. Les chercheurs européens du Service Copernicus précisent que ce sommet a été atteint en dépit du fait que la planète soit entrée depuis septembre dans une année El Nina (qui, elle, est traditionnellement plus froide).
Et concrètement, ce sont, selon l’OMM, 50 millions de personnes cette année qui, en plus d’une pandémie, ont dû subir des événements météorologiques extrêmes —ouragans, inondations ou sécheresses— voués à se multiplier.
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Une planète plus chaude et la multiplication des maladies infectieuses