Le public est peut-être lassé des candidats qui disent une chose, en campagne électorale, et qui agissent différemment une fois au pouvoir, mais une nouvelle étude porte à croire que les gens honnêtes ont moins de chances de l’emporter le jour du vote.
En s’appuyant sur les conclusions d’une expérience électorale menée en laboratoire auprès de 308 personnes, une étude réalisée par des économistes des Université de Bath, au Royaume-Uni, et de Konstanz, en Allemagne, souligne que même si les électeurs indiquent que la confiance et la légitimité sont des facteurs importants lorsque vient le temps de décider comment voter, les candidats qui progressent en politique sont ceux qui sont le plus préparés à renier leurs promesses électorales.
Dans leur étude, les économistes ont conçu une expérience basée sur la théorie des jeux pour évaluer l’importance de la confiance pour déterminer comment les individus réagissent lorsqu’ils doivent choisir entre divers scénarios électoraux.
Les résultats démontrent que les gens les plus aptes à franchir la première étape de sélection des candidats, que ce soit lors de primaires ou à l’aide d’un autre processus, généralement avec des promesses importantes, étaient les plus aptes à nier leurs promesses lorsqu’ils prennent le pouvoir. En d’autres mots, ceux qui avaient le plus d’ambition pour tenter de l’emporter étaient aussi ceux qui ont le plus tendance à dévier de leurs engagements.
Selon le Dr Maik Schneider, principal chercheur en provenance du département d’économie à l’Université de Bath, « l’étude souligne pourquoi il n’est pas tellement surprenant de trouver des candidats qui mentent en campagne. Cela devrait tous nous inquiéter, en raison des faibles niveaux de confiance envers la sphère politique ».
« Il existe un paradoxe clair, ici, en ce qui concerne un électorat qui déplore l’absence de confiance en politique, mais où les résultats démontrent que les candidats qui mentent davantage ont étrangement plus de chances de prendre le pouvoir. »
Le Dr Schneider invite notamment à « améliorer la transparence envers le système ».
Les chercheurs précisent que les candidats honnêtes investissent eux aussi du temps et des ressources pour gagner, mais, à l’aune des résultats obtenus, ils n’ont pu s’imposer face aux candidats plus malhonnêtes.
Pour l’équipe de recherche, il faut notamment largement renforcer les processus de vérification des faits, faciliter la transparence autour de l’aspect financier des campagnes électorales, ainsi que la vérification du fonctionnement des équipes électorales.
Les spécialistes jugent aussi qu’il serait nécessaire de mettre en place des mécanismes pour rendre les promesses électorales obligatoires.
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