Au moins 2500 milliards de dollars pour un début de relance de l’économie mondiale, ainsi que des efforts concertés équivalents à au moins 10% du produit intérieur brut mondial (PIB): les Nations unies ont dévoilé mardi les premières étapes d’un plan d’aide pour vaincre la menace représentée par le coronavirus, mais surtout pour revenir à un semblant de normalité après la pandémie.
Dans une série d’annonces entre autres présentées par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, affirme que « la COVID-19 est le plus grand test auquel nous avons été confrontés ensemble depuis la formation des Nations unies », soit depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en 1945.
Le rapport, intitulé Responsabilité partagée, solidarité mondiale: répondre aux conséquences socio-économiques du COVID-19, est publié après que le Fonds monétaire international (FMI) eut indiqué que la planète était entrée dans une récession similaire à celle de 2009, « voire plus grave », peut-on lire sur le site internet de l’ONU. Le document « appelle à une réponse multilatérale à grande échelle, coordonnée et globale représentant au moins 10% du PIB mondial ».
« La COVID-19 attaque les sociétés en leur sein, faisant des morts et détruisant des moyens de subsistance. Les effets potentiels à plus long terme sur l’économie mondiale et sur l’économie de chaque pays sont désastreux », mentionne encore l’organisation internationale.
Toujours au dire de M. Guterres, il est nécessaire « de mettre sur pied une réponse coordonnée immédiate pour mettre fin à la transmission du virus et vaincre la pandémie ». Ladite réponse viserait à « accroître les capacités en matière de santé publique, y compris en ce qui concerne le dépistage, la quarantaine et le traitement, tout en protégeant les premiers répondants, le tout combiné à des mesures pour restreindre les mouvements et les contacts ».
Aux yeux du secrétaire général, ce sont les pays les moins développés qui sont le plus à risque, ceux dont les systèmes de santé sont les moins solides. Ainsi, « la maladie pourrait se répandre comme un cauchemar dans le Sud, et faire des millions de morts, et plus de favoriser la ré-émergence de la maladie dans des endroits où elle avait été vaincue ».
« Rappelons-nous que nous ne sommes aussi forts que le plus faible des systèmes de santé dans notre monde interconnecté. »
Parmi les pistes de solution, on note la mise en place d’assurances pour aider les travailleurs ayant perdu leur emploi, ainsi que des protections sociales, tout en renforçant les entreprises pour éviter les faillites.
Pertes colossales
Dans le même rapport, l’Organisation internationale du travail évoque la disparition de 25 millions d’emplois à l’échelle mondiale, ainsi que des pertes de salaires allant de 860 à 3400 milliards de dollars.
De son côté, l’UNESCO juge que 1,5 milliard d’élèves n’iront plus à l’école pendant la période de quarantaine et d’isolement des pays touchés.
Pour les pays en développement, l’ONU réclame une injection urgente de 2500 milliards de dollars. « Les retombées économiques du choc se poursuivent et sont de plus en plus difficiles à prévoir, mais il est clair que les choses vont s’aggraver pour les économies en développement avant de s’améliorer », a ainsi déclaré Mukhisa Kituyi, le secrétaire général de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED).
L’organisation propose une stratégie en quatre volets, y compris un versement de 1000 milliards, ainsi qu’une annulation de 1000 milliards des dettes des pays visés.
La CNUCED réclame également un « plan Marshall » pour un rétablissement de la santé. Pour Nicolas Maystre, économiste à la Division de la mondialisation et des stratégies de développement à la CNUCED, les pays riches n’ont pas respecté leurs engagements découlant de la crise de 2008-2009; s’ils étaient allés de l’avant, environ 2000 milliards de dollars auraient trouvé leur chemin vers les coffres des gouvernements des pays en développement. Un quart de cette aide, soit environ 500 milliards, est réclamée dès que possible.
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