La « fréquence combinée des journées avec des indices très élevés et extrêmes de feux de forêt », aura augmenté de 4 à 25% en 2020, écrivaient en 2005 les auteurs d’un rapport de l’agence nationale des sciences d’Australie (CSIRO).
« Les décisions que nous prendrons entre maintenant et 2020 détermineront la sévérité des changements climatiques », lisait-on par ailleurs dans un rapport de 2011 de la Commission du climat d’Australie, pointant « spécialement » une augmentation des risques d’incendies dans les régions côtières du Sud-Est.
« Une augmentation des risques d’incendies en Australie sera probablement associée à une réduction des intervalles entre les feux, une augmentation de l’intensité des feux, une décroissance des extincteurs de feux et une propagation plus rapide », notait en 2007 le rapport du Groupe des Nations unies sur le climat (GIEC).
Deux chercheurs australiens du CSIRO avaient pour leur part écrit dès 1995 que l’augmentation des concentrations de CO2 allait augmenter le risque des feux dans leur pays —et leurs prévisions s’étendaient jusqu’au moment où, dans peut-être 50 ans, ces concentrations auront doublé par rapport à l’ère pré-industrielle (elles ont jusqu’ici augmenté de 50%).
Le consultant en communications scientifiques Ketan Joshi, qui a effectué cette compilation d’études sur Twitter, en a trouvé une remontant à 1987, où trois chercheurs australiens spéculaient sur le « danger des feux de brousse australien sous un régime climatique changeant ». L’auteur principal, le météorologue aujourd’hui à la retraite Tom Beer, était récemment interviewé par The Guardian sur « ce qui aurait pu être fait ».
« Les feux de brousse pourraient contribuer aux changements climatiques à travers leurs émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère », ajoutait en 2006 l’Institut Australie, un organisme de réflexion sur les questions sociales et environnementales.
« Certains impacts des changements climatiques en Australie seront immédiats, par exemple des décès ou des maladies causés par les canicules ou les feux de brousse », prévoyait en 1999 un rapport britannique, s’inquiétant des impacts que cela aurait sur le tourisme.
L’Institut du climat, un organisme de réflexion et militant, aujourd’hui fusionné à l’Institut Australie, parlait lui aussi de santé dans un rapport de 2008: « Les canicules, de concert avec des conditions plus chaudes et plus sèches, sont également de nature à accroître les risques de feux de brousse… La mauvaise qualité de l’air dû à l’augmentation de la densité de particules est une cause majeure de problèmes respiratoires. »
Cette année, les incendies en Australie ont brûlé, depuis le mois d’août, plus de 5 millions d’hectares. En comparaison, les incendies en Sibérie ont brûlé l’été dernier 2,6 millions d’hectares, et ceux en Amazonie, 906 000 hectares.
« Dans l’ensemble », concluait en 2008 un rapport du ministère australien de l’Environnement et des changements climatiques, « ces résultats suggèrent que la saison des feux commencera plus tôt et finira légèrement plus tard, tout en étant généralement plus intense. Cet effet sera plus prononcé vers 2050, quoique il pourrait être apparent vers 2020 ».