Il faudra plus qu’un coup de pouce économique offert aux Palestiniens pour mettre fin au conflit qui déchire le Proche-Orient depuis bientôt 75 ans, a déclaré jeudi l’envoyé des Nations unies pour le Moyen-Orient, devant le Conseil de sécurité.
« (Le conflit) requiert des solutions politiques », a rappelé Nickolay Mladenov, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient.
Ce faisant, M. Mladenov s’inscrit en faux face aux démarches de l’administration américaine, où le gendre du président Jared Kushner, planche depuis bientôt trois ans sur un plan de paix pour le Proche-Orient. Selon les premières informations transmises à plusieurs médias, la stratégie consisterait à maximiser les opportunités d’investissement dans les territoires occupés, afin de parvenir, ensuite, à une entente politique qui mettrait définitivement fin au conflit.
Aux yeux de l’envoyé spécial, pourtant, les circonstances ne sont certainement pas propices à la signature d’une paix entre les deux vieux ennemis. M. Mladenov évoque ainsi la poursuite par Israël de l’occupation militaire du territoire palestinien et de la colonisation, la mainmise du Hamas sur Gaza et la poursuite de son activité militante, la menace persistante de la guerre, ainsi les actions unilatérales qui sapent les efforts de paix et les sérieux défis à la viabilité financière de l’Autorité palestinienne.
Parmi ces actions unilatérales, notons la décision, toujours par Washington, de transférer son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, soulevant l’ire du peuple Palestinien, qui considère Jérusalem-Est comme la capitale d’un futur État palestinien, et portant justement un dur coup à une éventuelle solution à deux États.
L’UNRWA, l’Office des Nations Unies de travaux et de secours pour les réfugiés de Palestine, continue par ailleurs de faire face à des défis financiers importants. L’agence onusienne, privée d’un important financement des Etats-Unis, fonctionne désormais avec un déficit prévu de 211 millions de dollars sur un budget annuel de 1,2 milliard de dollars et est confrontée à de graves problèmes de trésorerie, mentionnent les Nations unies sur leur site web.
« Cela pourrait avoir un impact sur les opérations, y compris la capacité de l’UNRWA à maintenir une aide alimentaire à plus d’un million de réfugiés de Palestine à Gaza », a alerté M. Mladenov, qui a invité les États membres à se montrer généreux lors d’une conférence prévue à la fin septembre.
Les deux camps opposés sont également à blâmer pour la multiplication des provocations et autres discours inflammatoires, note l’envoyé spécial, et ce à l’encontre d’une résolution onusienne adoptée en 2016 qui recommandait la retenue.