Le conflit larvé entre la plateforme numérique Steam et le Game Store du développeur et éditeur Epic Games a pris un nouveau tournant, jeudi, lors de l’annonce de l’acquisition du studio Psyonix, surtout connu pour son jeu de soccer automobile multijoueurs Rocket League.
Voilà plusieurs mois que Valve, propriétaire de Steam, et Epic sont en concurrence pour attirer des grands noms de l’industrie et s’assurer un revenu constant en s’appuyant sur une vaste base de joueurs, qui sont bien entendu également des acheteurs. Si Steam s’est imposé depuis plusieurs années comme le joueur incontournable du milieu, avec près d’une centaine de millions d’utilisateurs, Epic profite du succès planétaire de Fortnite et de ses entrées d’argent plus qu’importantes pour diversifier son offre et jouer dans les plates-bandes de son concurrent.
En cours de route, Epic a provoqué la colère de nombreux utilisateurs de Steam. D’abord en récupérant les droits de publication de Metro: Exodus pendant un an, un jeu qui avait pourtant été annoncé sur Steam, et à propos duquel des clés Steam avaient justement été distribuées aux joueurs ayant contribué à une campagne de sociofinancement. Avec l’achat de Psyonix, cette fois, il n’est pas question d’obtenir les droits de vente de Rocket League pendant une période déterminée, mais, potentiellement, de carrément retirer le titre de la boutique Steam, laissant sur le carreau un jeu pourtant disponible depuis 2015.
En date de vendredi midi, quelque 40 000 personnes jouaient à Rocket League sur Steam, en hausse par rapport à la moyenne de 33 000 joueurs par mois.
Dans le communiqué de presse annonçant l’achat du studio, Psyonix a indiqué que du soutien technique continuerait d’être offert aux propriétaires du titre du Steam après l’arrivée du jeu sur le Epic Games Store, vers la fin de 2019. L’entreprise n’a toutefois pas précisé si ce soutien technique serait permanent, ou s’il deviendrait éventuellement impossible, pour les propriétaire de Rocket League, d’y jouer sur Steam.
Si plusieurs développeurs étaient heureux de l’arrivée d’un nouveau concurrent d’envergure sur le marché des boutiques de jeux en ligne, entre autres en raison d’un partage plus avantageux, pour ces mêmes développeurs, des revenus découlant des ventes, des analystes et des observateurs du milieu disent craindre qu’Epic ne pratique une stratégie de la terre brûlée en utilisant ses réserves financières pour couper l’herbe sous le pied de Steam, sans toutefois offrir davantage de fonctionnalités ou d’opportunités aux joueurs. Et si cette stratégie implique entre autres de retirer aux propriétaires d’un jeu le droit d’en profiter sur la plateforme où cet achat a été effectué au départ, il y a fort à parier que l’avenir sera moins intéressant que prévu pour Epic.
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