La démocratie a mal, et le phénomène n’est pas limité à un seul continent: selon un sondage réalisé par le Pew Research Center auprès des habitants de 27 pays d’un peu partout sur la planète, les citoyens sont en colère contre les élites politiques, sont frustrés par les mauvaises conditions économiques et sont anxieux face à des changements sociétaux particulièrement rapides.
Au dire du coup de sonde, 51% des répondants sont mécontents de façon dont fonctionne la démocratie dans leur pays. Ces mêmes répondants sont toutefois majoritaires à juger que la liberté d’expression est respectée (62%), et que les citoyens ont de bonnes chances d’améliorer leurs conditions de vie (57%).
L’état de santé de la démocratie varie largement selon les pays et les continents. En Europe, par exemple, plus de 60% des Suédois et des Danois sont satisfaits de l’état actuel de la démocratie, tandis qu’une majorité des personnes interrogées en Italie, en Espagne et en Grèce sont mécontents.
It’s the economy, stupid
Sans surprise, la situation économique des divers pays est étroitement liée à l’avis des citoyens de ces nations sur l’état de leur démocratie. Dans 24 des 27 pays où le sondage a été effectué, les gens affirmant que l’économie nationale était en mauvaise santé sont davantage portés à être mécontents du fonctionnement de la démocratie. Dans les trois autres pays examinés, l’économie est jugée comme étant dans un si mauvais état que la relation avec l’appréciation de la démocratie n’a pas pu être analysée.
Les perspectives économiques ont également leur rôle à jouer. Dans 26 des 27 nations, ceux qui ont estimé que leur nation faisait partie de celles où les habitants ne pouvaient améliorer leur situation économique étaient davantage portés à être insatisfaits du fonctionnement de la démocratie.
Le fonctionnement du système de justice est lui aussi partie intégrante de la vision de la démocratie d’un pays par ses citoyens, révèle le Pew Research Center. Dans 24 nations sondées, la vision d’une justice biaisée, qui avantage généralement les riches et les puissants, est bien souvent liée à une colère envers les institutions démocratiques.
Dans la même veine, un avis négatif à propos de l’immigration, l’appréciation des partis populistes, de droite et d’extrême droite, ainsi qu’un rejet des institutions de l’Union européenne ont tous un impact sur l’évaluation de la pertinence de la démocratie et de son fonctionnement.
À l’autre extrémité du spectre, l’approbation de deux partis populistes européens est étrangement associé à une satisfaction éprouvée à propos du fonctionnement de la démocratie: l’UKIP, le parti britannique pro-Brexit et anti-immigration de droite, et Syriza, le parti de gauche grec qui gouverne tant bien que mal dans ce pays encore marqué par les années de compressions et d’austérité imposées par l’Europe.
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