Voué à l’échec sur papier, Heist est loin d’être révolutionnaire ou particulièrement bien fait ou ficelé. Il n’en demeure pas moins la solution idéale pour passer un sacré bon moment divertissant où l’on ne se casse aucunement la tête. Tant mieux, puisqu’il est disponible depuis peu en DVD.
S’il y a des gros noms dans le film à petit budget qu’est Heist, c’est surtout la présence de Robert de Niro qui surprend. Certes, sa carrière fait pitié dernièrement, à l’exception de ses rôles dans les films de David O. Russell ou son interprétation d’une grande subtilité dans le décevant The Intern, c’est pourquoi on se plaît à le voir se faire grandement plaisir à nous refaire le coup du mafioso, cette fois-ci en pleine crise existentielle. Toutefois, si son rôle est assez secondaire, il n’en demeure pas moins que ce dernier vient rehausser l’expérience du film d’action qui nous intéresse, en se calculant parmi ses nombreuses surprises qui en font un plaisir coupable qui gagne plus qu’il ne perd.
Bien sûr, la réalisation est souvent ridicule, les revirements sont prévisibles des milles à la ronde, plusieurs acteurs sont pathétiques (Dave Bautista, la cascadeuse Gina Carano et les interprètes du faux téléjournal en premier) et les maquillages sont risibles (les blessures sont à pleurer de rire). Pourtant, jusqu’à un certain point, si on aborde l’ensemble comme une série B qui s’amuse à pasticher Speed et ses nombreux frères et jumeaux contemporains jusqu’à l’usure, voilà que Heist ressort avec joie du lot.
Comme quoi même son titre devient ironique puisque le braquage en question est en fait le point de départ et non la résolution ou même l’action même du film qui se concentre davantage sur la fuite de notre protagoniste : le décontracté Jeffrey Dean Morgan dans la peau d’un homme qui a tout à perdre au moment où sa petite fille mourante s’apprête à perdre sa place à l’hôpital faute d’argent pour payer l’espace et les soins. Incapable de trouver de l’aide de la part de son employeur, un ancien ami qui prend sa retraite, il se lie avec un brigand pour exécuter un grand vol qui, bien évidemment, tournera au vinaigre alors que le tout prendra des airs de grande fuite nationale alors qu’ils prendront le contrôle d’un autobus matinal qu’ils prendront avec ses passagers de différents types en otage poussant toute l’escouade policière à leurs trousses, tout comme un agent nébuleux interprété avec aise par Mark-Paul Gosselaar.
Si les scènes d’action sont trépidantes à défaut d’être véritablement spectaculaires, pardonnons la piètre mise en scène qui s’avère plus générique que nécessairement efficace, on doit toutefois relever la fort surprenante trame sonore de James Edward Barker et Tim Despic, aussi fascinante qu’engageante, accordant beaucoup d’ampleur à l’œuvre, son montage bien resserré (le film dure une très courte heure et demie) et la force de sa narration qui joue un peu avec les appréhensions du spectateur.
Il ne faut donc pas s’attendre à un grand film ni nécessairement à un bon film, mais pour un film d’action simple et efficace, Heist remplit grandement le contrat et il est pratiquement impossible de ne pas finir par y prendre son pied.
6/10
Heist ou Braquage en version française au Québec est disponible en Blu-Ray et DVD depuis le 26 janvier.