Thibaud de Clerck
Carmen Maria Vega est le premier album de la chanteuse éponyme. Entre les rythmes de jazz, les mélodies plus traditionnelles, Carmen Maria Vega nous emmène dans un univers plaisant et dynamique.
Au début, la chanteuse ne se destinait pas à la musique. Elle préférait l’art dramatique et ce sens de la comédie se ressent dans ses textes. Après avoir échoué au concours d’art dramatique, elle fait la rencontre de Max Levegie. C’est là qu’ils décideront de se lancer dans la musique. Après les nombreuses reprises des plus grands standards de jazz, jouées dans les cafés parisiens, au Conservatoire de musique, les deux comparses ont eu le temps de se faire la main. Mais au final, ils préféreront leurs propres compositions dans lesquelles ils se sentent plus libres.
Le personnage des chansons n’est pas, aux premiers abords, très fréquentable: menteuse, alcoolique, va-de-la-gueule, hâbleuse, mal dans sa peau, vindicative… Mais il suffit d’entendre les premiers couplets pour prendre du plaisir à écouter ses déclarations à l’emporte-pièce, ses méchancetés jubilatoires, ses impudeurs virulentes, ses tendresses ébréchées.
Un mélange de styles
Ce qui frappe à l’écoute de cet album, c’est le brassage musical que le groupe effectue. On passe aisément d’une composition très rock’n’roll (Les antirépresseurs, La Menteuse) à une ballade romantique (En attendant). Le tout agrémenté d’instruments aux sonorités jazz et manouche comme sur Monsieur. Une ballade musicale qui invite l’auditeur à se laisser «faire».
Toutefois, certains réfractaires pourront reprocher à Carmen sa voix un peu nasillarde et une tendance à crier sur certains titres (La Menteuse, Avec mon poto). Mais, sans cette voix emplie de rythme jazz, cet album perdrait de son charme.
L’album est enregistré en six mois entre Bruxelles et Paris, sous la houlette de Max Lavegie en compagnie de Vincent Carpentier, Fred Jaillard et Xavier Bussy, équipe de l’album Comme un manouche sans guitare de Thomas Dutronc. Dans cet opus, on y retrouve l’énergie et la gouaille de la chanteuse que l’on peut voir sur scène… Le résultat de cette recette: un album drôle, touchant, musical, satirique, cruel et pertinent.