Sommes-nous, finalement, des gens simples? Des gens aisément divertis par un scénario plus que banal, sans surprises, dont presque chaque partie était télégraphiée, tant que le tout est enrobé de nostalgie et de rappels à l’une des franchises de jeux vidéo les plus connues de tous les temps? The Mario Movie semble prouver que cela est bel et bien le cas.
Réalisé par Aaron Horvath et Michael Jelenic, ce film d’animation, bien entendu basé sur l’univers vidéoludique du même nom, raconte l’histoire de deux frères plombiers qui seront éventuellement transportés de New York vers le monde magique de la franchise, où ils finiront par aider la princesse Peach à échapper aux griffes de l’infâme Bowser.
Et c’est tout. Le scénario est largement coulé dans le béton depuis le tout premier jeu, dans les années 1980, et si l’on a ajouté quantité de fioritures, ici et là, le scénario du film a la profondeur d’une barboteuse. Évidemment, on a mis le paquet sur l’animation, et la chose est effectivement très réussie, avec quantité de clins d’oeil à la clé. Idem pour la musique et les dialogues, qui éveilleront les souvenirs des plus avertis.
Peu ou pas de choses à dire sur la distribution; bon, Chris Pratt est entièrement oubliable en Mario, mais Anya Taylor-Joy défend bien une Peach autonome, féministe et déterminée. Autrement, Donkey Kong a le gros rire gras de son interprète Seth Rogen, Jack Black fait du Jack Black en jouant un Bowser un peu déjanté et mélomane, et Charlie Day prête sa voix à un Luigi quelque peu peureux.
Mais tout cela finira bien, après avoir mangé à quasiment tous les râteliers de l’univers du plus célèbre des plombiers. Seule lueur de folie : un petit fantôme bleu quasi psychopathe qui fera s’interroger à savoir si les scénaristes avaient tout d’abord prévu quelque chose de bien plus éclaté, ou s’il s’agit de la seule déviation accordée par Universal Pictures et Nintendo.
Quoi qu’il en soi, le film est sympathique, mais si l’animation et les références sont au point, on n’accote en rien un Into the Spiderverse, par exemple, pour voguer davantage du côté de Wreck-it-Ralph… Wreck-it-Ralph qui avait d’ailleurs droit à plus de créativité scénaristique.
Enfin… que valent toutes les critiques du monde? Les journalistes spécialisés n’ont pas spécialement aimé, mais le film a fait 12 fois son budget au box-office. À quoi bon s’acharner, dans ce cas?