Taverna Miresia-Mario Bella Anastasia, la première de la performance théâtro-danse de l’artiste metteur en scène Mario Banushi, a honoré la promesse de l’inédit du FTA.
Ainsi, dans un huis clos campé dans une étrange salle de bain avec douche et laveuse, dans une taverne aux néons fatigués, se succéderont les drames humains de quatre femmes aussi singulières que bouleversantes. Le déclencheur de leur abattement: l’enterrement d’un être au veston marron qui les hantera jusqu’à la déstabilisation la plus brute.
Les premières minutes apaisent, avec une scène sous la douche. Désinvolte et sans gêne, Mario Banushi se lave et s’essuie avec un naturel déconcertant. S’habillant avec calme et méthodiquement, il s’apprête à accueillir autour d’une tranchée de terre, où gît un cadavre jamais divulgué, des femmes endeuillées.
Une vieille dame qui s’effondrera en un chant de larmes sur le sol. Deux autres personnages, d’abord recueillis, s’affronteront à une valse de crachats. Et une autre présence, une blonde dame dont le fessier révélé surprendra lorsqu’elle tentera de vider sa vessie, interrompue dans son geste…

On perçoit le drame d’une famille submergée par la perte d’un être cher dans un chaos des sens. Tout devient abandon, jusqu’à la nudité étrange de seins démesurés à la verticale échouant dans la bouche en un acte d’auto-lactation érotique.
La force de la création réside dans le mutisme des protagonistes qui, à défaut de s’exprimer par leurs cordes vocales dans cette tragédie dominée par la mort, agitent leur corps, maltraitant sous le poids de la détresse, le recouvrant de terre, et l’arrosant d’eau, symbole de purification de ces tourments intérieurs mourant à l’ouverture de fenêtres d’espoir.
Taverna Miresia-Mario Bella Anastasia
30 et 31 mai, au Théâtre Duceppe