C’est devant pas moins d’une soixantaine d’admirateurs déjà conquis qu’ont été présentés les trois premiers épisodes de la troisième saison de l’excellente et populaire série Premier trio, adaptée des romans du même nom de Nadia Lakhdari, qui signe également le scénario de plusieurs épisodes. Nul doute que l’excitation était aussi palpable que justifiée.
C’est trois mois après les événements et les révélations de la fin de la deuxième saison que l’on retrouve nos attachants personnages, dont la puberté se fait de plus en plus sentir.
Si l’été de tous les dangers (et des changements) s’annonce, ça ne semble pourtant pas une raison pour modifier une formule gagnante. Si les circonstances changent, Premier trio ne perd rien de son incroyablement instinct, ni de sa lucidité. Mieux, elle continue d’évoluer et de gagner en maturité, en même temps que ceux qu’il met en vedette.
Il faut l’admettre d’emblée, cette série est une perle, toutes catégories confondues. Un bijou dans le monde du contenu québécois.
Avec sa bienveillance, sa qualité de jeu et d’écriture, impossible de ne pas se laisser happer par les défaites et les victoires autant sur la glace qu’en coulisse de ces adolescents qui nous font passer par une large gamme d’émotions.
Tout se déroule très vite, mais jamais au détriment de la psychologie des personnages, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes. Oeuvre d’une grande modernité, voilà exactement le genre de création que tous auraient voulu avoir avec une ou plusieurs décennies en moins. Les nouvelles générations ont cette chance, et Dieu merci, leurs représentants sont au rendez-vous.
Malgré toutes les imperfections, que ce soit pour des raisons de budget ou de configuration (comme des lieux surutilisés ou des personnages inexplicablement absents, incluant la majorité des parents), on craque parce qu’il y a une authenticité et une sincérité qu’on retrouve immanquablement dans chaque scène.
Mieux encore, la série se permet également de faire oeuvre utile. L’équipe de production l’a indiqué clairement en présentant les épisodes au Cinéma du Parc, mercredi dernier: la série a non seulement servi de précurseur, puisque leur diffuseur offre désormais les matchs de la Victoire, mais le focus a toujours été d’être une vitrine importante pour le hockey au féminin.
Après avoir montré comment une joueuse pouvait faire sa place parmi de la testostérone masculine, cette nouvelle saison se lance au camp Espoir à Sudbury en Ontario où notre protagoniste devra se refaire une place parmi la gente féminine.
Afin de montrer un niveau de hockey adéquat, comme les créateurs l’ont toujours souhaité, on n’a pas hésité à aller chercher des figurantes de hockey de catégorie élite autant collégial que universitaire.
Ce désir de parité s’illustre également derrière la caméra, alors que Sandra Coppola succède à Charles Grenier, qui partageait jusqu’à présent la réalisation avec Philippe Grenier, toujours de la partie. Celle-ci s’y connaît bien en contenu jeunesse, puisqu’elle a travaillé sur des projets comme L’académie, Lou et Sophie et Comme des têtes pas de poules. Ensemble, s’attaquant par alternance à une autre saison de 26 épisodes, les trois individus continuent d’avoir toute la douceur, la tendresse et la chaleur recherchée dont cette série se nourrit, mais également dont nous avons tant besoin.
Radieuse, Constance Munger continue d’illuminer la série et de faire des étincelles, aux côtés du toujours aussi naturel Jacob Whiteduck-Lavoie. Sauf qu’il est difficile d’identifier des favoris, avec une distribution aussi talentueuse et plus que jamais en possession de ses moyens. Ainsi, nul doute que les nombreux Dounia Ouirzane, Mathieu Drouin, Iani Bédard, Louka Amadeo Bélanger-Leos et Justin Paquette, pour ne nommer que ceux-là, auront certainement l’occasion de briller au courant de la saison.
Ils ont cependant de la compétition, puisque de nouveaux venus comme Christina Johnson et Jasmine Lemée n’ont certainement pas dit leur dernier mot.
Impossible de se passer également de Catherine Proulx-Lemay et Patrick Drolet. De quoi souligner, au passage, que cette décision de ne jamais perdre le focus sur les jeunes, leurs expériences et leurs ressentis (les poussant continuellement à trouver eux-mêmes des solutions à leurs problèmes), bien que cela donne régulièrement des situations bizarres face à si peu d’adultes présents, demeure un choix plus que judicieux.
Enfin, bien que Ian Quenneville trouve l’expérience particulière, il expose sans mal le succès retentissant de la série, qui est désormais traduite dans plusieurs langues aux quatre coins du globe, notamment en Europe. Une fierté de chez nous qui continue de fleurir et de faire battre nos coeurs; une série d’une qualité toujours aussi importante et qui risque de ravir les fidèles, tout en faisant le plein de nouveaux admirateurs.
Les 13 premiers épisodes de la troisième saison de Premier trio débarque sur l’Extra de ICI TOU.TV ce jeudi 8 mai. Les treize suivants s’ajouteront le 12 juin prochain, soit juste à temps pour la sortie du nouveau tome qui couvrira l’entièreté de cette nouvelle saison.
Une diffusion sur ICI Télé arrivera par la suite. Les dates demeurent à confirmer.