Dans un genre aussi peuplé que les « Soulslike », il n’est pas facile de se démarquer, mais grâce aux mécaniques uniques qu’il introduit à la formule et à son esthétique digne d’un anime, AI Limit parvient à créer une expérience qui, tout en rendant hommage aux classiques, offre quelque chose de différent.
AI Limit nous plonge dans un monde postapocalyptique. L’effondrement aussi soudain que mystérieux de l’écosystème il y a déjà quelques siècles a engendré des catastrophes naturelles et des guerres qui se sont soldées par l’anéantissement complet de la civilisation. Une étrange substance, simplement baptisée « boue », s’est alors répandue partout, et des monstres ont fait leur apparition. Dans le jeu, on incarne Arrisa, une guerrière amnésique se réveillant à Havenswell, le dernier bastion de l’humanité, et qui devra explorer des égouts froids et humides, des bidonvilles superposés ou une cité céleste à la recherche de la vérité.
Bien qu’il tente d’apporter sa propre touche personnelle au genre, AI Limit est le énième jeu de type « Soulsike » à paraître, cette année seulement. Reprenant une formule avec laquelle la plupart des joueurs sont déjà intimement familiers, le RPG nous invite à découvrir et à réparer des « branches » (une sorte de petit arbuste) servant de points de sauvegarde. Lorsque l’on s’y repose, nos points de vie et notre taux de synchronisation sont restaurés, ainsi que nos potions et les objets stockés, mais tous les ennemis précédemment vaincus sur la carte réapparaissent. Ces branches servent également pour le voyage rapide d’une zone à une autre.

Contrairement à la plupart des jeux de type « Soulsike », le niveau de difficulté dans AI Limit est un petit peu moins impardonnable, ce qui le rend légèrement plus accessible que la plupart des autres titres de ce genre. Par exemple, plutôt que de perdre toute l’expérience accumulée lorsqu’on meurt (ce qui arrive quand même assez fréquemment) et de devoir se rendre sur les lieux de notre décès pour la récupérer, on n’en perd qu’une fraction. Il est donc plus facile de monter de niveau et d’acquérir de nouvelles habiletés dans l’arbre de compétence nous permettant de survivre un peu plus longtemps dans ce monde hostile.
La différence majeure avec les autres jeux de type « Soulsike », c’est que le titre ne limite pas nos actions par le biais d’une jauge d’endurance. On peut donc courir, attaquer et esquiver à volonté, et l’on ne se retrouve donc pas sans défense lorsque notre endurance est épuisée, ce qui produit des combats plus rapides et fluides. À la place, AI Limit instaure une jauge de synchronisation, qui se remplit lorsqu’on inflige des dégâts et se vide lorsqu’on en reçoit. Plus notre niveau de synchronisation est élevé, plus nos attaques sont puissantes, ce qui ajoute une certaine dimension stratégique aux affrontements.

Si les environnements offrent des rendus réalistes, les personnages, quant à eux, s’affichent en cel-shading, ce qui donne à l’ensemble une esthétique digne d’un anime. L’exploration est fortement encouragée grâce à des niveaux tirant profit de la verticalité et qui sont tous interconnectés, offrant de nombreuses zones secrètes à découvrir. Bien qu’ils soient adéquats, les visuels ne sont toutefois pas à la hauteur des productions modernes, et la direction artistique s’avère un peu générique. Heureusement, le titre est disponible à prix modique, ce qui permettra aux amateurs du genre de l’essayer à peu de frais.
Un peu plus accessible que les autres titres de sa catégorie, AI Limit constitue une porte d’entrée parfaite pour ceux et celles désirant s’initier aux « Soulslike ». En ce qui concerne les vétérans du genre, ils devraient apprécier les combats, qui ne sont pas limités par une jauge d’endurance, ainsi que son esthétique inspirée des anime.
6.5/10
AI Limit
Développeur : SenseGames Co. Ltd
Éditeur : Beijing CE-ASIA
Plateformes : PlayStation 5, Windows (testé sur PS5)
Jeu disponible en français