Oubliez la vision idylique de l’Islande. Avec Helgi, un texte coup de poing, l’auteur islandais Tyrfingur Tyrfingsson nous transporte à mille lieux de la vie paisible sous les aurores boréales, des paysages bucoliques et de la société évoluée. La pièce est présentée au Théâtre de Quat’Sous jusqu’au 27 avril.
Helgi travaille dans l’entreprise funéraire familiale et se fait surprendre puis envahir par une prophétie macabre de son père. S’il est évidemment un adulte, pourtant, on a l’impression de voir un enfant qui se laisse influencer et dominer par son entourage. Il ne semble pas savoir qui il est et se lamente que même l’univers a oublié son existence.
Dans cette tragicomédie, le langage est cru, les relations violentes. C’est noir et les oreilles nous frisent à quelques reprises en assistant à ce que le dramaturge lui-même qualifie « d’ode à la vulgarité’ ». La brutalité des personnages tous plus poqués les uns que les autres étonne et on est divertis par l’œuvre de l’auteur, qui s’amuse à provoquer et déjouer les conventions. Ici, personne ne s’efforce d’être gentil, poli, ni même de faire preuve de savoir vivre. La metteure en scène a d’ailleurs voulu mettre l’accent sur la violence intériorisée qui est bien mise en lumière par les interprètes.
On finit par espérer que le principal protagoniste se secoue et n’ait « plus envie de faire comme il se doit », tel que chanté dans un vers d’oreille auquel la mort s’associe. Parce que oui, malgré la noirceur, on ressort du théâtre avec le sourire et avec une chanson pop dans la tête.
Helgi, de Tyrfingur Tyrfingsson, mise en scène de Marie-Ève Milot, avec Alexandre Bergeron, Fabrien Cloutier, Kariane Héroux-Danis, Gabriel Lemire et Lou Thompson
Au Théâtre de Quat’Sous jusqu’au 27 avril