Les vagues de chaleur seraient jusqu’à 20% plus mortelles en raison de l’impact de l’humanité sur la crise climatique. Voilà du moins la conclusion d’une étude menée par des chercheurs de l’Université du Queensland, en Australie. Ces spécialistes précisent également que ce sont les habitants des villes qui sont les plus à risque.
Selon le professeur adjoint Nicholas Osborne, ces travaux devraient aider les communautés et les autorités à se préparer en vue de températures extrêmes, qui devraient se multiplier.
De l’avis du Dr Osborne, avec la hausse du nombre de ces vagues de chaleur viendra aussi l’augmentation du nombre de morts.
« Ces taux de mortalité plus élevés devraient se maintenir », prévient-il.
Danger en ville
Après avoir analysé deux décennies de données sur la température et la mortalité, les chercheurs ont mis sur pied un indice de vulnérabilité à la chaleur et déterminé quelles régions de l’Australie étaient les plus à risque de subir des vagues de chaleur.
Comme le mentionne Patrick Amoatey, l’un des coauteurs de l’étude, les habitants des villes sont davantage menacés que ceux vivant à la campagne.
« Les ménages plus pauvres, moins éduqués, les gens qui souffrent de diabète, ou qui ont de la difficulté à accéder aux services de santé » sont les plus à risque de mourir sous la chaleur extrême.
« C’est le cas pour toutes les grandes villes de l’Australie, qui regroupent 70% de la population du pays », précise le chercheur.
En fait, même lors des vagues de chaleur de faible intensité, les auteurs de l’étude ont constaté qu’il existait un fort lien entre les décès et l’indice de vulnérabilité à la chaleur pour les villes australiennes.
« Nous croyons que les risques sont plus importants, en ville, en raison de l’effet des îlots de chaleur, puisqu’il existe davantage de surface absorbant la chaleur, comme les routes, les immeubles et les voies de chemin de fer », explique M. Amoatey.
« Dans la région métropolitaine de Londres, par exemple, des études ont démontré que l’indice de vulnérabilité à la chaleur peut servir à prédire une augmentation des appels aux services d’urgence et du taux de mortalité durant les vagues de chaleur, ce qui aide les autorités sanitaires du coin. »
Des morts, toujours plus de morts
Dans le cadre d’autres travaux de recherche, les scientifiques ont analysé les taux de mortalité lors d’une vague de chaleur extrême survenue à Victoria, en janvier 2009, en plus de décennies de données climatiques, pour examiner les impacts de la crise climatique sur les morts imputables à la chaleur.
On a ainsi recensé quelque 374 décès supplémentaires à Victoria pendant la vague de chaleur d’une durée de cinq jours, avec des températures de 12 à 15 degrés au-dessus des normales.
« La crise climatique alimentée par les humains a fait bondir la mortalité liée aux vagues de chaleur de 20% lors de l’événement de 2009 », affirme le Dr Osborne.
De l’avis de ce spécialiste, « il faut mettre en place des infrastructures de santé suffisantes et embaucher du personnel » pour encaisser de tels événements. D’autant plus, dit-il, que la chaleur extrême va exacerber les besoins en termes de santé publique.