Le moins que l’on puisse dire, c’est que la feuille de route cinématographique du réalisateur Guy Ritchie a… des allures de montagnes russes. Oh, l’homme était bien à la barre des deux films de la série des Sherlock Holmes, mais ceux-ci ont maintenant plus de 10 ans. Et voilà donc Operation Fortune : Ruse de Guerre, un film d’action et d’espionnage qui n’a ni la tension d’un Mission : Impossible, ni le charme d’un James Bond.
Tout film du genre doit en effet s’attaquer à ces deux monstres sacrés, des franchises qui continuent d’engranger les millions. On a beau avoir retenu les services de noms connus du septième art, notamment Jason Statham, Aubrey Plaza et nul autre que Hugh Grant, il n’en reste pas moins que cette histoire d’un groupe d’agents secrets à la pige chargés d’empêcher la vente d’un programme informatique capable de pirater tout les systèmes numériques de la planète a non seulement des allures de réchauffé, mais est si beige, si ordinaire qu’on se demande pourquoi le projet a obtenu le feu vert.
Soyons honnêtes, ici : un navet, si tant est qu’il eût été si mauvais que cela en devient bon, aurait pu fonctionner; après tout, la série OSS 117 a eu droit à un très bon film, puis à une bonne suite, avant de mériter de tomber dans l’oubli, tout en multipliant les lieux convenus et les clichés.
Étrangement, même avec une comédienne aussi douée pour l’humour parfois absurde qu’Aubrey Plaza, on choisit de garder le cap et de s’en tenir à quelque chose de comestible pour tous les publics. Hélas, en voulant plaire à tout un chacun, on finit par endormir ou ennuyer tout le monde; non seulement les gags de Mme Plaza tombent-ils souvent à plat, mais les séquences d’action sont trop peu nombreuses – et trop respectueuses des codes du genre – pour que M. Statham puisse vraiment s’amuser. Il y a bien quelques scènes où le traitement de la caméra est intéressant, comme ces moments où on voit le titulaire héros de films d’action à l’aide d’un objectif installé sur le bout de son fusil d’assaut, ou encore ces moments où Hugh Grant exploite enfin toutes les facettes de son personnage de vendeur d’armes fourbe et cruel, mais tout cela ne dure que quelques minutes.
Il est assez spectaculaire de voir un film disposant d’un budget de 50 millions de dollars se planter si lamentablement. Rien, dans Operation Fortune, ne justifie son visionnement; pas même en se disant, bière à la main, qu’on passera au moins un moment correct. Heureusement, il existe des dizaines, voire des centaines de films du même acabit qui sont autrement plus intéressants.
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