Ce que la première saison de l’oeuvre est-européenne The Witcher aura démontré, c’est que le fantastique, si tant est qu’il est bien raconté, a certainement sa place sur Netflix. Malheureusement, avec la minisérie Blood Origin, le géant de la diffusion a voulu aller trop vite, et a lamentablement foncé dans le mur, plutôt que de réussir à offrir quelque chose de minimalement potable.
Plus d’un millénaire avant les événements racontés dans les deux saisons présentées jusqu’à présent, donc, mais aussi avant Nightmare of the Wolf, un antépisode en animation franchement bien réussi, et sorti à l’été 2021, on nous parle donc de ce monde où seuls vivaient des Elfes et des Nains – avant que la « Conjonction des sphères » n’entraîne une « collision » entre les mondes et donc l’arrivée des humains, ce qui entraînera des siècles de conflits.
Dans ce monde, un garde du corps est banni après avoir été surpris en pleine partie de jambes en l’air avec la princesse qu’il devait protéger. Ironiquement, ce bannissement lui sera salutaire, puisque ladite princesse s’alliera avec des dirigeants militaires et un sinistre mage pour se débarrasser des dirigeants de trois royaumes (et de leurs protecteurs armés) et ainsi unifier le tout sous la bannière d’un empire.
Contre cette princesse devenue impératrice, mais contre aussi ce mage qui rêve de devenir surpuissant grâce à la magie du Chaos, notre ancien garde du corps s’alliera à six autres compagnons pour tenter de non seulement tuer les responsables de cette situation désormais catastrophique, mais aussi d’éviter un monde encore pire.<
Si ce résumé paraît générique, c’est qu’il l’est : une bande de personnages s’unissant pour vaincre un empire cruel, cela s’est déjà vu des dizaines, voire des centaines de fois, y compris, tiens donc, du côté de Star Wars, ou encore du Seigneur des Anneaux. Et même dans The Witcher, on a droit à l’équipe plus que bigarrée de Geralt, Ciri, Jaskier et Yennifer pour combattre les méchants.
Dans Blood Origin, pourtant, tous les décors, les costumes et les figurants du monde ne peuvent rien devant un scénario absolument mal exploité. Est-ce la faute aux quatre maigres heures dont disposaient les scénaristes pour présenter leur histoire? Il existe pourtant des films bien plus courts qui réussissent à faire bien mieux…
Quoi qu’il en soit, aucun personnage n’est attachant, ou encore repoussant, dans cette minisérie. Tous les acteurs jouent des individus unidimensionnels qui donnent envie de simplement éteindre la télévision (ou de fermer l’onglet) et d’aller faire autre chose.
Bref, on sent que Netflix tente de tirer tout le « jus », ou plutôt les profits nécessaires de cette franchise, alors qu’Henry Cavill n’en a plus que pour une saison, dans le rôle de Geralt de Rivia, avant d’être remplacé… et d’aller s’amuser du côté d’Amazon, qui va produire une ou plusieurs oeuvres basées sur l’univers déjanté de Warhammer 40K. Une bonne nouvelle pour l’acteur, certes, mais chez Netflix, cela commence à sentir la panique, et Blood Origin pourrait bien être la première preuve que les choses ne vont plus très bien…